En salle vendredi prochain, Le démantèlement de Sébastien Pilote marque le retour au cinéma québécois de Lucie Laurier. Partie vivre l'aventure parisienne pendant quatre ans, la comédienne a décroché un petit rôle dans Monsieur Papa, de Kad Merad, mais n'a malheureusement pas trouvé ce qu'elle était allée chercher dans l'Hexagone.

«La vie devenait difficile à Paris et je m'ennuyais de ma famille. Le cinéma français n'a pas flashé sur moi du tout, et c'était réellement comme repartir à zéro. J'ai passé de nombreuses auditions et je me suis fait dire que j'étais trop voluptueuse ou que j'avais l'air trop dure avec mes cheveux noirs», confie Lucie Laurier.

«Les comédiennes qui fonctionnent en ce moment en France sont plus effacées, moins expressives. Dans la vie, j'aime les beaux vêtements et les belles choses. Mais dans le jeu, absolument pas. Si je devais me raser la tête, je le ferais!»

Le réalisateur Sébastien Pilote lui a proposé le rôle de Marie, la fille d'un éleveur d'agneaux prêt à vendre sa terre et son troupeau pour aider financièrement ses filles.

«C'est arrivé au bon moment, ça m'a fait plaisir, dit-elle. C'est un rôle très intéressant et j'en aurais pris plus! Marie est une femme prise dans sa réalité: son divorce et ses deux enfants. Elle pense aux siens sans se rendre compte de ce qu'elle demande à son père.»

Lucie Laurier fait aussi partie de la distribution de la websérie Manigances, qu'on peut voir sur Kebweb.tv.

«Je joue le rôle de la nouvelle partenaire de Maxim [Martin]. Ça a été de grands souliers à chausser à cause de la disparition de Jean-Guy Moreau, qui incarnait avant moi le partenaire de Maxim.»

Q / R

Quel est ton plus beau souvenir d'enfance?

C'est une journée à La Ronde avec ma mère. Je devais toujours la partager avec mes huit frères et soeurs, et pour une fois, je l'avais pour moi toute seule, et ç'a été magique. Ce jour-là a été l'un des plus beaux de ma vie. Maman, je t'aime!

Ta première fois devant la caméra?

J'ai fait un court métrage qui s'appelait Double jeu quand j'avais 8 ans, avec Suzie Cohen, puis une publicité pour la Banque de commerce avec Pierre Dufresne, qui faisait Fardoche dans Passe-Partout.

À quel moment jouer est devenu un métier pour toi?

J'ai fait mon premier film à 9 ans avec Le vieillard et l'enfant, mais c'est devenu un métier sur Anne Trister de Léa Pool, où je jouais une enfant à problèmes qui allait voir la psychologue et qui était en carence affective. J'ai pour la première fois voulu comprendre ce qu'était la psychologie pour mon rôle, et j'ai adoré ça.

Quelle autre profession aurais-tu aimé pratiquer?

Si ce n'était que je déteste me lever le matin, j'aurais beaucoup aimé enseigner aux petits enfants de maternelle ou de 1re année.

Le film qui t'a le plus marquée?

C'est sûr que Les bons débarras m'a beaucoup marquée, comme toute ma famille. Sinon, L'énigme de Kaspar Hauser de Herzog, que j'ai vu quand j'avais 5 ans. C'est un chef-d'oeuvre incroyable. Je l'ai revu plus tard en me disant que j'avais eu la chance de le voir étant petite et de me souvenir encore, à 38 ans, de certaines scènes!

La chanson qui te rappelle le plus ton enfance?

C'est ma mère en train d'écouter Je viens pas te parler d'amour de Daniel Guichard.

La plus belle chose qu'une personne t'a dite?

Mon fils quand il m'appelle maman.

Le rôle que tu aurais aimé interpréter?

Depuis que je suis toute petite, j'adorerais jouer le rôle de Carmen. C'est une femme attirante, passionnée et excessive. C'est intéressant comme personnage.

As-tu déjà fait quelque chose d'illégal?

Peut-être un «u-turn» ou deux... Je suis plutôt «straight» quand même. Je vis ma vie à fond, mais je suis plutôt plate pour ces choses-là. Pouvez-vous croire que je n'ai jamais fumé de pot?