Alors que l'objectif était de remettre des fonds à des organismes de prévention du sida, le festival Black & Blue de Montréal pourrait plutôt se terminer avec un déficit cette année, craignent les organisateurs.

Environ 5000 personnes se sont déhanchées sur les pistes de danse du Palais des congrès de Montréal lors de ce 22e Festival Black & Blue.

Lundi matin, une certaine déception était palpable du côté du comité organisateur, qui s'attendait à accueillir 7000 fêtards.

«Je pense qu'on va être dans le déficit», a indiqué Mélanie Roy, porte-parole du festival.

En 1991, la fondation Bad Boy Club Montréal (BBCM) a organisé le premier bal nocturne dans le but d'amasser de l'argent pour les organismes de prévention du sida et les centres communautaires gais et lesbiens de Montréal. Jusqu'ici, la BBCM a versé 1,8 million de dollars à ses partenaires.

Mais cette année, le scénario risque toutefois d'être différent, a averti la porte-parole. «Juste pour la location du Palais des congrès, c'est très cher. Après, les systèmes de son et les systèmes d'éclairage, plus les DJs qui exigent des sommes assez astronomiques, cela coûte très cher à produire.»

Impossible de savoir combien d'argent le festival a récolté ce week-end. Les responsables ouvriront les caisses «dans les prochains jours».

Moins de participants

Les participants ont tout de même été déçus de voir moins de monde sur les pistes de danse cette année. Line, une habituée du Black & Blue, est arrivée sur les lieux vers 3h du matin. «J'ai participé aux années précédentes, mais il y avait moins de monde qu'il y a 10 ans, disons.»

Son amie Frédérique a néanmoins apprécié l'ambiance et la musique. «Ça n'avait pas l'air d'un party vide.»

Même constat pour Audrey et Valérie, deux massothérapeutes qui ont commencé la fête hier soir à 21 h. «Ça a pris du temps avant que ça commence. Vers 4h, ça se remplissait seulement.»

Pas d'arrestation

Malgré cela, la nuit s'est terminée en beauté lundi matin, sans incident majeur.

À 10 h, heure fixée pour la clôture de la fête, le service de sécurité a commencé à évacuer tranquillement les lieux, au grand dam des danseurs. Plusieurs agents du Service de police de Montréal (SPVM) ont donné un coup de main.

Toutefois, personne n'a été arrêté. «Je ne peux donner aucun détail croustillant, malheureusement!», s'est réjouie Mélanie Roy.

Elle souligne l'étroite collaboration avec le SPVM, qui a contribué à faire de la danse un franc succès. «À l'intérieur des salles, on a envoyé quelques policiers, mais les gens étaient très positifs.»