C'est un Mario Jean le souffle court, fatigué, mais toujours aussi motivé qui a répondu aux questions de La Presse cette semaine à 4300 mètres d'altitude au beau milieu de son ascension du Kilimandjaro, en Tanzanie. À 46 ans, l'humoriste s'est en effet engagé à gravir le plus haut sommet d'Afrique au profit de la fondation MIRA afin d'amasser 300 000$ qui serviront à l'entraînement de 10 chiens guides.

«C'est l'expérience de ma vie à ce jour. C'est là que j'ai poussé mes limites physiques et mentales le plus loin. Dès la première journée, je marchais et je n'avais plus de repères de temps. J'étais si épuisé qu'il a fallu que je me dise: Mario, tu ne peux pas t'endormir à côté de cet arbre-là, il faut que tu continues.

«Il faut travailler son mental, c'est un peu comme ça tous les jours. Aujourd'hui en nous réveillant, on avait un mur de rochers devant nous, et on devait le grimper. Quand on est arrivés en haut, tout le monde pleurait. C'est très émotif, on est à fleur de peau, on perd un gant et on est prêts à s'effondrer», explique Mario Jean.

Une périlleuse aventure de neuf jours d'ascension par la voie Lemosho pour le groupe hétéroclite de 25 grimpeurs, dont Mario Jean et sa conjointe Nathalie, deux non-voyants, une personne ayant une prothèse de jambe et une dame de 67 ans. Partis de Montréal le 7 novembre, ils atteindront aujourd'hui le sommet du Kilimandjaro, à 5895 mètres d'altitude, aux côtés de leurs trois guides tanzaniens et de leur équipe de 75 porteurs.

«Ça demande une logistique absolument incroyable. C'est entre autres 2700 repas à faire!», précise l'humoriste.

Par solidarité avec ses deux coéquipiers non-voyants, Mario Jean s'est également engagé à faire une partie de l'ascension en se bandant les yeux.

«J'ai pleuré quand j'ai enlevé mon bandeau. Ces gens-là ont toute mon admiration. C'est incroyable la chance qu'on a d'avoir nos yeux! C'est dans ces moments qu'on se raccroche à la cause pour avancer», dit-il.

Après une première étape très difficile, terminée dans le noir, la pluie et la boue, le groupe a bénéficié d'un temps plus clément, devant néanmoins faire face au manque d'oxygène de plus en plus important.

«On est très fiers de nous! C'est éprouvant, mais ça va très bien! La descente se fera en deux jours. On pense tous à la bière au village de Moshi qui est plus bas, c'est notre objectif à l'arrivée!», conclut-il à la blague.

Une émission spéciale relatant cette ascension sera présentée en primeur à partir du 20 décembre, sur les ondes de Ztele. Mario Jean terminera sa tournée Gare au gros nounours le 25 février prochain à L'Étoile Banque Nationale de Brossard avant de se retirer pour écrire un nouveau spectacle.