Tout indique que les Fêtes gourmandes de Laval auront lieu comme prévu du 27 au 31 juillet prochains. La maison de production Patrick Gagnon Signature a cédé hier les droits de ce rendez-vous gastronomique à Eduardo Da Costa, le manager de Marie-Chantale Toupin. La chanteuse deviendra la porte-parole de l'événement, en remplacement d'Ima qui aurait tenu ce rôle si M. Gagnon était resté le producteur.

En entrevue hier avec La Presse, Patrick Gagnon a expliqué comment il avait été acculé à cette décision à la suite de l'échec du festival Rock'n'Bull tenu au stade Uniprix au début de juin, une aventure dans laquelle sa maison a perdu 375 000$ dont quelque 200 000$ restent encore à payer.

«J'ai vendu les Fêtes gourmandes de Laval à Eduardo pour 1$ parce que je voulais que soient respectés les engagements envers la trentaine d'exposants qui avaient déjà investi de l'argent. J'ai essayé de trouver un moyen de les produire moi-même mais, à un moment donné, il faut que t'arrêtes...»

Comme nous l'écrivions hier, les Fêtes gourmandes de Montréal, prévues du 20 au 24 juillet au stade Uniprix, ont été annulées. Par ailleurs, le sort des trois Méchants galas d'humour qui devaient avoir lieu cette semaine à Saint-Félicien et à Chicoutimi au Saguenay et à La Tuque, en Haute-Mauricie, est maintenant connu: ils sont annulés eux aussi.

Le bilan de Rock'n'Bull, un festival western avec compétition de rodéo de taureaux, se solde donc par une perte nette de l'ordre de 200 000$. De cette somme, précise M. Gagnon, 80 000$ sont dus aux artistes - Nanette Workman, Michel Pagliaro et Jonas n'ont reçu que la moitié de leur cachet -, aux techniciens et aux employés de soutien. Les fournisseurs de Rock'n'Bull, eux, restent avec 105 000$ de comptes à recevoir.

Les seuls qui ont été payés en entier, dira encore M. Gagnon, sont Tennis Canada, le propriétaire du stade Uniprix, et les gens embauchés par l'organisme pour la sécurité et les services électriques. Tennis Canada recevait directement les entrées de la billetterie, y prenait les frais de location et de services - dont une facture d'électricité de 38 000$ - et devait remettre le reste au producteur qui a plusieurs points en litige avec le locateur.

Les autres - selon nos sources, une soixantaine de personnes - peuvent-ils garder espoir de toucher leur dû? Patrick Gagnon: «De l'argent, il n'y en a plus. Cet échec est ma faute à 100%. Je n'avais pas les reins assez solides.»

Hier, une mise en demeure a été envoyée à Patrick Gagnon Signature par 33 contractuels de Rock'n'Bull à qui la maison doit un total de 47 000$.