Le Conseil des arts de Montréal (CAM) s'active plus que jamais. Sous la présidence de Louise Roy, l'organisme subventionneur montréalais multiplie les initiatives pour créer des liens durables entre les artistes et les gens d'affaires, dont les Prix arts-affaires remis hier soir, ne représentent qu'un aspect.

«Notre rôle en est un de rassembleur, de carrefour entre les arts et les affaires. On veut provoquer des coups de coeur réciproques. Notre force c'est le repérage de l'innovation en création. On donne aux gens d'affaires une vision d'ensemble du talent montréalais et on les valorise quand ils s'impliquent. Avec nous, la chambre de commerce de Montréal a bien compris que la culture représente un atout pour Montréal», note la présidente du CAM, Louise Roy.

 

Une relation forte arts-affaires passe par des partenaires forts. Le CAM travaille donc notamment à renforcer les conseils d'administration des organismes culturels et artistiques.

«On veut aider les organismes de plus petite taille à élargir leur C.A. au-delà de leurs connaissances et de leurs proches. Nous voulons provoquer de nouveaux maillages, notamment avec le programme Bénévoles d'affaires où une personne peut donner du temps pour revoir les états financiers d'un organisme artistique, par exemple», explique Mme Roy.

Le Conseil a aussi mis sur pied un programme de parrainage fiscal qui encourage les dons aux petits organismes culturels. Il a également lancé, il y a un mois, un programme de stages rémunérés pour des diplômés en arts. En janvier, il réunira de jeunes entrepreneurs pour leur faire connaître de nouvelles expressions artistiques, en diffusion, mais aussi dans les coulisses.

Le Conseil souhaite élargir, en fait, la banque de gens d'affaires déjà impliqués en allant chercher des entrepreneurs en haute technologie et des gens d'affaires issus des communautés culturelles.

«Il y a des forces vives à Montréal qui peuvent être beaucoup plus impliquées qu'elles ne le sont présentement. Il faut les repérer et les faire se rencontrer. On est bien placés pour jouer ce rôle. Ces jeunes sont absolument ouverts, parlent plusieurs langues et ont beaucoup voyagé. Je suis persuadée qu'ils veulent la réussite de Montréal», croit la présidente.

Les Prix Arts-Affaires représentent un moyen, selon elle, de valoriser ces relations à long terme basées sur des rencontres entre des besoins et des passions.

«Les gens d'affaires sont assez convaincus aujourd'hui que la qualité de vie à Montréal passe par le fait que la culture ici est bien vivante. Beaucoup de jeunes entrepreneurs choisissent de venir vivre à Montréal parce qu'ils considèrent que la ville offre un milieu de vie créatif», dit Louise Roy.

Le Conseil des arts cherche à les rassembler autour de l'idée de Montréal, métropole culturelle.

«Je pense à un genre de coalition pour les arts et les affaires qui se mobiliserait sur un certain nombre de sujets. À Toronto, souligne-t-elle, le milieu d'affaires est engagé dans le mécénat. Ici, ce leadership est plus discret. Les efforts sont encore trop fragmentés.»

Les Prix Arts-Affaires 2008

Remis en collaboration avec la chambre de commerce, ils récompensent les entreprises et les gens d'affaires qui soutiennent activement les arts et la culture.

- Catégorie «Grande entreprise»: la Société de transport de Montréal pour la Journée des musées montréalais, la Carte musées Montréal et la présentation d'une oeuvre d'art public dans le métro.

- Catégorie «PME»: Vasco Design International, dont Vasco Ceccon est président de la campagne de financement du Groupe de la Veillée et du C.A. des Ballets Jazz de Montréal.

- Personnalité Arts-Affaires: Peter McAuslan, président de la Brasserie McAuslan qui soutient le Festival St-Ambroise Fringe et le Festival de musique de chambre de Montréal.