Bien que plusieurs productions culturelles québécoises qui doivent être présentées à l'étranger l'an prochain soient menacées d'annulation, le nouveau ministre du Patrimoine, James Moore n'a pas l'intention de faire volte-face en rétablissant les programmes récemment abolis par son gouvernement.

Ainsi, James Moore semble vouloir suivre les traces de son prédécesseur, Josée Verner. «Les décisions prises sont prises, on regarde en avant maintenant, a mentionné hier à La Presse la porte-parole du ministre, Deirdra McCraken. Le ministre compte travailler avec les divers groupes et organismes», a-t-elle ajouté.

 

Or, en raison de l'annulation par le gouvernement Harper de programmes comme Prom'Art et Routes commerciales, qui visent à favoriser le rayonnement de la culture québécoise et canadienne sur la scène internationale, plus de 600 représentations pourraient être annulées l'an prochain, selon les données d'un sondage réalisé par la Conférence internationale des arts de la scène (CINARS) auprès de 220 compagnies de théâtre, de danse et de musique du pays. Et des revenus de près de 5 millions pourraient être perdus. Toujours selon cette enquête, l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM), les Grands Ballets canadiens et le Cirque Eloize comptent parmi les compagnies qui craignent d'être durement touchées.

Meilleure gestion

À la fin de l'été, les conservateurs ont annoncé l'abolition d'une quinzaine de programmes destinés à la culture. Le montant total de ces coupes s'élève à environ 45 millions. À la suite de ces décisions, les artistes avaient vivement réagi en organisant notamment des manifestations et un spectacle de soutien à la culture. Des sites internet ont même été mis en ligne pour dénoncer ces compressions. Mais la grogne suscitée par ces décisions ne fera vraisemblablement pas fléchir le nouveau responsable de Patrimoine Canada.

«Notre gouvernement s'est engagé à mieux gérer l'argent des contribuables afin de faire en sorte que chaque dollar dépensé produise des résultats pour les Canadiens; un des éléments de cette nouvelle approche est l'examen des programmes», a expliqué la porte-parole du ministre.

De son côté, la ministre québécoise de la Culture, Christine St-Pierre, réclame une fois de plus le rétablissement de ces programmes ou la mise en place de mesures équivalentes. Selon elle, les résultats du sondage réalisé par CINARS sont éloquents. «Ça montre l'ampleur de ces compressions-là», souligne-t-elle.

En raison du déclenchement de la campagne électorale provinciale, Mme St-Pierre n'a pas encore eu l'occasion de rencontrer son nouvel homologue fédéral.