Le tribunal correctionnel de Créteil a renvoyé vendredi au 6 septembre le procès des deux rappeurs français rivaux Booba et Kaaris, poursuivis pour leur participation à une rixe mercredi à l'aéroport d'Orly, à Paris, et ordonné leur placement en détention provisoire dans l'attente de cette nouvelle audience.

Le président du tribunal, qui a également ordonné l'incarcération des neuf autres prévenus, a justifié sa décision par «l'animosité persistante entre les deux groupes», le risque de nouvelles altercations et la nécessité de protéger «l'ensemble de personnes».

La décision, prise après environ deux heures de délibération, a été accueillie par des cris de surprise et de protestation. «Ca va être la guerre», a-t-on entendu dans le public.  Booba et Kaaris sont restés calmes, leurs proches dans le public leur adressant des signes de soutien.

Après deux nuits en garde à vue, la star du rap français Booba, 41 ans, et son ex-poulain Kaaris, 38 ans, vont donc retourner derrière les barreaux avec les membres de leur garde rapprochée soupçonnées d'avoir participé à la bataille générale qui a éclaté mercredi dans un des halls d'embarquement d'Orly.

Ces deux figures du rap hexagonal devaient ce jour-là prendre un avion à Orly pour Barcelone pour s'y produire séparément dans la soirée. Mais avant d'embarquer, leurs deux clans se sont violemment affrontés sous les yeux de passagers éberlués, dont certains ont filmé la scène.

«Ce qui est arrivé est inexcusable, déplorable», avait déclaré devant le tribunal Booba, évoquant les «familles qui voyagent, les «gens qui travaillent», et les enfants qui étaient sur place au moment des faits.

L'audience en comparution immédiate, qui avait attiré de nombreux journalistes, quelques curieux et des supporteurs des deux clans, avait été exceptionnellement délocalisée dans la salle de la cour d'assises de Créteil, équipée de deux boxes permettant de séparer les deux rappeurs, devenus rivaux après avoir été très proches.

Pendant les débats, qui n'ont pas abordé le fond du dossier, les avocats des prévenus avaient réclamé la remise en liberté de leurs clients dans l'attente du procès. Mais le tribunal a préféré suivre les réquisitions du parquet, favorables à un placement en détention provisoire.

«Ce qu'on a décidé c'est que la justice se rend sur les réseaux sociaux, sur les chaînes d'infos en continu. On n'a pas voulu saisir l'opportunité d'avoir une décision d'apaisement pour tout le monde», a dénoncé Yassine Yacouti, l'avocat de Kaaris.

Les prévenus risquent jusqu'à sept ans de prison.