L'auteur-compositeur et interprète québécois Luc Cousineau, qui était notamment connu pour la chanson Vivre en amour, grand succès de 1976, est décédé lundi à l'âge de 72 ans, a indiqué sa famille mercredi matin.

Le musicien est décédé «après un courageux combat contre la sclérose latérale amyotrophique», a précisé par communiqué sa fille Karine, qui est attachée de presse dans le milieu culturel.

Luc Cousineau était atteint depuis 2013 de la sclérose amyotrophique latérale, communément appelée «maladie de Lou Gehrig». Une partie des profits des ventes de l'album double Tant qu'il y aura une chanson, lancé en avril 2015, était d'ailleurs versée à la recherche et au soutien des personnes atteintes et à leurs aidants.

Né en 1944, Luc Cousineau avait étudié la musique, tout comme ses frères Jean, fondateur des «Petits Violons», et François, compositeur bien connu. Il a appris à jouer du violoncelle à Sherbrooke puis s'est mis au saxophone et à la contrebasse à l'école de musique Vincent-d'Indy de Montréal.

Après avoir accompagné d'autres interprètes, il avait formé en 1965 le duo «Les Alexandrins» avec sa conjointe Lise Vachon-Cousineau. Le duo s'est ensuite appelé «Luc et Lise» puis «Cousineau», pour finalement se dissoudre en 1973.

Au cours d'une carrière qui a duré une cinquantaine d'années, Luc Cousineau a enregistré plus d'une vingtaine d'albums, souvent dans sa propre maison de disques, Airedale. Outre l'immense succès Vivre en amour, qui a été intronisé au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens, il a signé notamment Valse de la Baie-James, Madame la vie et Comme tout le monde, passant du rock au folk québécois et de la ballade au blues.

À partir des années 1980, Luc Cousineau a surtout consacré sa carrière à la production publicitaire, composant plus d'une centaine de ritournelles pour des publicités. Sans trop le savoir, les Québécois auront souvent fredonné ses airs entendus dans des publicités de Kellogg's, Provigo, Harvey's, Steinberg, Salada, Loto Québec, Bovril ou Labatt. Il a aussi écrit de la musique de courts métrages pour l'Office national du film et d'émissions de télévision.

L'année dernière, «en fouillant dans ses archives», Luc Cousineau a trouvé des chansons inédites enregistrées il y a quelques années, qu'il a publiées en janvier dans un ultime album, Salut la vie!.

«Alors qu'il était prisonnier de son corps, dans l'impossibilité de jouer de la guitare et de chanter, il a réussi ce tour de force», écrit sa famille mercredi. «Cinq chansons inédites, créées à partir d'anciens démos voix-guitare, habillés d'instruments en studio, puis mixés avec la complicité du musicien Michel Francoeur. Pour une dernière fois, entendre sa voix, belle, intacte, et le jeu de sa guitare.»

Et en octobre dernier, «pour souligner ses 50 ans de carrière», Luc Cousineau a repiqué et rematricé toute sa discographie vinyle afin de réaliser un coffret souvenir contenant neuf disques et 156 chansons. De plus en plus prisonnier de son corps, il a néanmoins rédigé lui-même le livret de 92 pages, «une lettre à la fois, avec un pédalier adapté», précise sa famille.

La réalisatrice Nathalie Pelletier lui a consacré un documentaire diffusé à RDI en février 2016 et qui doit être présenté à nouveau au Festival international du film sur l'art, le 31 mars prochain, à Montréal.

«J'ai eu tellement de plaisir, il y a eu des moments exaltants, il y a eu de l'abus, il y a de l'audace», dit-il dans une citation reprise par ses proches. «J'ai croqué la vie. Quand je tombais, je réussissais à me relever, par amour de la vie.»

La famille indique qu'une rencontre commémorative «se tiendra prochainement».