Néoclassique, néocontemporaine, néojazz, carrément pop... force est d'observer que la musique de piano hipster ou grand public connaît un essor international. Au-delà des Nils Frahm, Chilly Gonzales, Agnes Obel, feu Jóhann Jóhannsson, Ólafur Arnalds et Ludovico Einaudi, moult pianistes proposent leurs compositions originales. Le Québec n'y fait pas exception. Jean-Michel Blais et Alexandra Stréliski figurent en tête du peloton que voici.

Jade Bergeron, alias Flying Hórses

Flying Hórses est le projet mené par la pianiste Jade Bergeron. Tölt, son premier album, a été enregistré au Canada et en Islande avec le réalisateur Biggi Birgisson, connu pour son travail auprès de Sigur Rós.

Jade Bergeron y allie ses connaissances en piano classique et propose une musique de chambre dont les claviers (piano, Wurlitzer, célesta) sont les instruments centraux.

Les compositions de Flying Hórses sont traversées par des courants post-rock typiques de Reykjavick, dans la lignée d'artistes comme Ólafur Arnalds ou feu Jóhann Jóhannsson.

La pianiste s'est déjà produite au Festival international de jazz de Montréal et au festival Iceland Airwaves.

Sous le même pseudo et sous étiquette Bonsound, le prochain opus de Jade Bergeron sera lancé en 2019.

Cédric D. Lavoie

Membre du trio jazz MISC, accompagnateur d'Alejandra Ribera, Cédric Dind-Lavoie a étudié le violon, le piano... et la contrebasse est son instrument principal.

Dans le cas qui nous occupe, le piano joue un rôle central dans ce projet solo à paraître: «88 a été composé au piano avec des contrebasses coudées et pincées, des percussions discrètes et des effets sonores», résume le principal intéressé.

Voilà un album atmosphérique haut en couleur et en textures, orné d'échantillonnages triés sur le volet, le tout brillamment mixé.

Cédric D. Lavoie dit avoir exploré des techniques d'enregistrement en mettant l'accent sur la mécanique du piano et de la contrebasse; en résulte un album parfaitement singulier malgré la simplicité des structures mélodico-harmoniques, ancrées dans le jazz contemporain, mais aussi dans les répertoires romantique et impressionniste.

Photo tirée de la page Facebook de MISC

Le contrebassiste et pianiste Cédric Dind-Lavoie

Simon P. Castonguay, alias Tambour

Le projet Tambour est mené par le compositeur et multi-instrumentiste montréalais Simon P. Castonguay.

Inspiré par le minimalisme américain et le néoclassicisme, ce musicien autodidacte enrobe ses musiques de piano, de cordes (violons, alto, violoncelle) et de sons traités à travers de judicieux procédés de mixage.

Calme, éthérée, aérienne, voluptueuse, consonante de manière générale, sa musique s'inscrit parfaitement dans le vaste courant dont il est ici question. 

Phonoscript, son premier album, a été lancé en 2013; Simon P. Castonguay a depuis lancé plusieurs enregistrements chez Moderna Records, étiquette dont il est l'un des protagonistes.

Photo tirée de la page Facebook de Simon P. Castonguay

Le compositeur, pianiste et multi-instrumentiste Simon P. Castonguay, alias Tambour

Rousso

Au clavier depuis l'âge de 4 ans, Xavier Rousseau a reçu une formation en piano classique au Conservatoire de musique de Montréal; dès l'âge de 12 ans, il a étudié avec Raoul Sosa et Richard Raymond, ce qui l'a conduit à une maîtrise en interprétation avec André Laplante.

Il a fait des classes de maître avec Lang Lang, Benedetto Lupo, Lorraine Desmarais et Chilly Gonzales.

Les compositions de Xavier Rousseau, devenu Rousso sur son premier opus, évoquent «parfum et couleurs» de La Petite-Patrie...

«D'une petite pièce, angle Rosemont et Saint-Hubert, sont nées les grandes pièces de l'album Rosemont

Les pièces de Rosemont puisent autant dans les périodes romantique et impressionniste que dans le jazz moderne, et sont jouées sans improvisation.

Photo tirée du site de l’artiste

Le pianiste et compositeur Rousso

Martin Lizotte

Collaborateur de moult figures connues (Daniel Bélanger, Robert Charlebois, Jean Leloup, Arthur H, Bernard Adamus, etc.), Martin Lizotte estime que «la musique est un bon remède pour se réconcilier avec le temps qui passe».

Cette façon de contempler le cours de l'existence a guidé le pianiste et compositeur dans la confection d'Ubiquité, son plus récent album paru en novembre 2017 - qui faisait suite à l'opus Pianolitudes.

Ses compositions originales s'y inspirent de cette grande liberté européenne prévalant au début du siècle précédent, mais aussi de techniques innovantes dans la prise de son, l'instrumentation complémentaire au piano, la spatialisation sonore.

Composée à Montréal et à Deschambault, la musique d'Ubiquité a été enregistrée au studio Makina et dans l'ancien couvent du cap Lauzon.

Mathieu Désy y signe la réalisation et le mixage en plus d'y jouer la contrebasse.

Photo tirée du site de l’artiste

Le pianiste et compositeur Martin Lizotte

Roman Zavada

Roman Zavada est un pianiste autodidacte. On comprendra que son art se fonde sur l'instinct, la spontanéité, l'improvisation.

Fils d'une prof de piano de haut niveau, il touche les ivoires et compose depuis qu'il est tout petit. Malgré ces prédispositions, il a refusé d'être musicalement éduqué dans un environnement institutionnel.

Ses autoproductions Terre de feu et Nuit des temps l'ont mené à se produire maintes fois en concert. L'accompagnement en temps réel de films muets à la Cinémathèque québécoise l'a aussi conduit à aiguiser son sens de l'improvisation.

À l'évidence, Roman Zavada s'est construit à la manière d'un esprit libre. Inspiré du Grand Nord et devenu spectacle immersif, projections à l'appui, son opus Résonances boréales exhale des sonorités romantiques et modernes.

Ces références pianistiques servent un jeu percussif, toujours dynamique.

Photo Edouard Plante-Fréchette, Archives La Presse

Le pianiste et compositeur Roman Zavada

Marc-André Pépin

Compositeur et pianiste, Marc-André Pépin est né en Beauce. Son parcours s'est dessiné dans une alternance entre musique et sciences.

Diplômé en génie électrique, il a appris la composition et terminé un premier cycle universitaire en musique. 

Chansons sans paroles, son premier album, remonte à 2008, suivi de Rendez-vous en 2010, de Ciels variables en 2013 et de Tempus fugit en 2018.

Ses compositions puisent dans toutes les époques de la musique, particulièrement Bach, Beethoven et Bruckner.

Inutile d'ajouter que ses compositeurs contemporains préférés font tous dans la musique consonante et sont des mélodistes reconnus: André Gagnon, Michel Legrand, Ennio Morricone, Ludovico Einaudi.

Photo tirée du site de l’artiste

Le pianiste et compositeur Marc-André Pépin