Au-delà des formes dérivées de la chanson, l'écoute passionnée de la musique implique aujourd'hui un très vaste corpus: musique classique, musique contemporaine, opéra, musiques électroacoustique ou électronique, jazz, et plus encore. La rubrique Mélomanie fait un survol de l'actualité dans le domaine, deux fois par mois.

Quatuor Quasar: De souffle et de machines

L'excellent quatuor de saxophones Quasar n'en est pas à sa première rencontre avec l'univers électroacoustique; l'exploration se poursuit cette semaine à travers quatre créations. Pour le deuxième soir de suite au Gesù, Quasar met en relief les infinies possibilités et avenues de la relation entre ces machines musicales dans lesquelles on souffle et ces autres machines mises au point à l'ère numérique. Au programme: Not thinking about the elephants (2018), pour quatuor de saxophones et dispositif électroacoustique, de la Canadienne Annesley Black; De sphères et d'écumes (Of Spheres and Foams) (2018), pour quatuor de saxophones et dispositif électroacoustique, du Canadien Jimmie LeBlanc; Construct-deconstruct (2018), pour quatuor de saxophones, dispositif électroacoustique et vidéo, de l'Allemand Sergej Maingardt; Interjections (2018), pour quatuor de saxophones et dispositif électroacoustique, de la Grecque Georgia Spiropoulos.

Au Gesù, ce soir, à 20 h (gratuit).

Salle Bourgie: Deux fois Jean-Efflam Bavouzet

Le pianiste Jean-Efflam Bavouzet revient à Montréal pour deux concerts consécutifs. Ce soir même, le premier concert mettra en relief les talents de chambriste du virtuose français, qui jouera le Quintette pour piano et cordes de César Franck (1848-1890), considéré par les spécialistes comme le premier grand quintette du répertoire français. Axel Strauss et Alicia Choi, violons, Douglas McNabney, alto, Yegor Dyachkov, violoncelle, ont été recrutés pour cette exécution. Ils joueront aussi le Quatuor K. 590, le dernier composé par Mozart. Réputé pour ses interprétations de Claude Debussy, notamment pour ses enregistrements de l'intégrale de l'oeuvre pour piano du compositeur impressionniste, Bavouzet nous offre demain un programme entièrement debussyen: Ballade slave, Nocturne en ré bémol majeur, Danse (Tarentelle styrienne), Études, Livre I, Préludes, Livre II.

À la salle Bourgie, ce soir et demain, à 19 h 30.

Printemps nordique: Alain Lefèvre joue André Mathieu

Le Printemps nordique de l'OSM fleurira sous la direction du maestro finlandais John Storgårds. Éminemment septentrional, le programme sera traversé par Grieg, Nielsen, Sibelius, Rachmaninov, sans compter le Québécois André Mathieu (1929-1968), dont la Rhapsodie romantique sera interprétée par le pianiste Alain Lefèvre, son plus éminent défenseur. Du Finlandais Jean Sibelius (1865-1957), l'OSM jouera Finlandia, tableau symphonique, op. 26; du Norvégien Edvard Grieg (1843-1907), La chanson de Solveig, tirée d'une trame musicale composée pour la pièce de théâtre Peter Gynt, suite no 2, op. 55; du Russe Sergueï Rachmaninov (1873-1943), Aleko: Ves tabor spit, air pour baryton et orchestre; du Danois Carl Nielsen (1865-1931), la Symphonie no 3, op. 27, Sinfonia espansiva. Les chanteurs impliqués dans ces exécutions seront la soprano Camilla Tilling (Grieg) et le baryton-basse Philippe Sly (Rachmaninov).

À la Maison symphonique, le 24 avril, à 20 h.

Printemps nordique: Contes et légendes du Nord

Présenté à la manière d'un triptyque symphonique, le Printemps nordique de l'OSM se conclut par une mise en parallèle de sonorités canadiennes et scandinaves. Take the Dog Sled d'Alexina Louie (Colombie-Britannique) intègre le jeu de gorge inuit (Evie Mark et Akinisie Sivuarapik)... avec orchestre! L'OSM procédera également à la création de La Terre a des maux, une oeuvre inspirée de légendes amérindiennes qui résulte de la collaboration entre la compositrice montréalaise Nicole Lizée et le rappeur, chanteur et acteur amérindien Samian. Une fois de plus, ces oeuvres contemporaines seront dirigées par John Storgårds, avec qui l'OSM exécutera aussi des musiques éminemment scandinaves pour la troisième soirée de suite: Peer Gynt, Suite no 1, op. 46, de Grieg, et des extraits de la Suite de Lemminkäinen, op. 22, de Sibelius.

À la Maison symphonique, le 26 avril, à 20 h.

Printemps nordique: Immensité des paysages nordiques et le concerto pour violon de Tchaïkovski

Le Printemps nordique de l'OSM se poursuit le 25 avril avec un programme presque double, constitué d'oeuvres composées par l'Islandais Jón Leifs (1899-1968), par les Finlandais Uuno Klami (1900-1961) et Sibelius, par le Norvégien Grieg, sans compter le Russe Tchaïkovski, dont on jouera le fameux Concerto pour violon en ré majeur, op. 35, avec pour soliste le trentenaire allemand Augustin Hadelich. De nouveau sous la direction de John Storgårds, le programme principal prévoit également les exécutions de la pièce Geysir (Leifs), Aurora borealis, op. 38 (Klami) ainsi que la Symphonie no 7 en do majeur, op. 105, soit la dernière composée par Sibelius. Dès 19 h, un préconcert généreux sera présenté avec les solistes Camilla Tilling et Philippe Sly, accompagnés par la pianiste Esther Gonthier. Des mélodies de Sibelius et Grieg seront entonnées.

À la Maison symphonique, le 25 avril, à 19 h.

Printemps nordique: Lumière nordique

Pour mettre fin au Printemps nordique (et célébrer le printemps tardif?), des musiciens de l'OSM deviennent chambristes à la salle Bourgie: les violonistes Jean-Sébastien Roy et Alexander Read, l'altiste Victor Fournelle-Blain et le violoncelliste Sylvain Murray concluront l'événement par l'interprétation d'oeuvres scandinaves, signées Edvard Grieg et Carl Nielsen. De Grieg, on pourra écouter le Quatuor à cordes no 1 en sol mineur, op. 27; de Nielsen, on pourra se délecter du Quatuor à cordes no 3 en mi bémol majeur, op. 14.

À la salle Bourgie, le 27 avril, à 20 h.

Arte Musica: Cantates de Bach avec l'Ensemble Caprice et des solistes invités

Arte Musica poursuit la présentation en concert de l'intégrale des cantates sacrées de J. S. Bach, un cycle de plusieurs années comme on le sait - conformément au cycle liturgique, chaque concert présente une cantate du jour pour lequel elle a été écrite. Sous la direction de Matthias Maute, l'Ensemble Caprice s'attaquera aux oeuvres suivantes: Lobet Gott in seinen Reichen, BWV 11, Wir danken dir, Gott, BWV 29, et Wo gehest du Hin?, BWV 166. Pour l'occasion, on a invité des solistes de la Bach Society of Minnesota. Linh Kauffman, soprano, Nerea Berraondo, alto, Nick Chalmers, ténor, et Aaron Larson, basse se joindront aux solistes québécois, soit Odéi Bilodeau, soprano, Charlotte Gagnon, alto, Bernard Cayouette, ténor, et Alain Duguay, basse. Pour les spectateurs aux velléités de chanteurs, une courte répétition est prévue 45 minutes avant chaque concert afin de s'exercer à interpréter le choral final d'une des cantates.

À la salle Bourgie, le 29 avril, à 14 h.

Sala Rossa: Salon Tokyo tenu par le Quatuor Bozzini

Du 30 avril au 6 mai, le Quatuor Bozzini présente le Salon Tokyo, soit cinq concerts présentés à Montréal, Québec et Toronto en une semaine, sans compter une présentation sur le shō, instrument à vent traditionnel, sorte d'«orgue à bouche» peu connu en Occident et dont l'interprète sera Ko Ishikawa. Qui plus est, le Quatuor Bozzini offrira à de jeunes interprètes d'origine japonaise établis à Montréal, Kimihiro Yasaka (piano) et Yuki Isami (flûte), l'occasion de travailler avec la pianiste virtuose Satoko Inoue, soliste de réputation internationale et spécialiste du répertoire contemporain japonais. Au programme de deux soirées à la Sala Rossa sont prévues neuf créations canadiennes faisant appel à une instrumentation à géométrie variable (quintettes, quatuors, duos, solos), ainsi que des oeuvres des compositeurs Jo Kondo, Takashi Fujii, Yuka Shibuya et Toshiya Watanabe. Des pièces du légendaire John Cage (1912-1992) et une création du Canadien Daryl Jamieson, sensibles aux musiques d'Asie, compléteront les programmes.

À la Sala Rossa, les 30 avril et 3 mai, à 20 h.