Le chef d'orchestre a vécu de grands moments d'émotion, entre la direction du Vaisseau fantôme au Metropolitan Opera - dont il est le directeur musical désigné - et une tournée européenne avec «son» orchestre, le Métropolitain. Son moment: la tournée de l'OM et l'ovation qu'il a reçue au Met.

«Je n'aime pas beaucoup identifier un moment plus qu'un autre pour résumer l'année que je viens de vivre. Mais là, c'est d'une évidence même. Deux grands moments ont marqué mon année 2017, à commencer par la grande fierté que j'ai eue d'avoir fait connaître le calibre exceptionnel de l'Orchestre Métropolitain en Allemagne, aux Pays-Bas et en France. L'Orchestre a présenté au monde le son, tout en finesse, qui fait sa signature à Montréal, tout en s'adaptant aux acoustiques si particulières des merveilleuses salles que nous avons visitées, dont le mythique Concertgebouw d'Amsterdam.» 

«C'est une si grande joie pour moi de faire découvrir l'immensité du talent québécois. Je suis habité d'un sentiment de gratitude envers l'OM, qui m'a fait vivre l'un des moments les plus forts de ma carrière.»

«L'autre moment a eu lieu le 25 avril alors que je dirigeais le Vaisseau fantôme au Metropolitan Opera, à New York. C'était la première fois que je dirigeais l'orchestre depuis l'annonce de ma nomination à titre de directeur musical. Je suis toujours un peu nerveux lors des premières répétitions avec un orchestre. Là, j'étais extrêmement stressé. Je me disais que ces gens m'avaient choisi pour présider à leur destinée pour les 10 prochaines années; je ne voulais pas les décevoir. Je ne voulais tellement pas qu'ils se disent: "Ouain, avec quoi on est pognés?" 

«Dès la première répétition, j'ai senti une grande volonté de leur part. Il y avait une telle ouverture, une telle envie de travailler ensemble. Lors de la première, tout s'est très bien déroulé. À la fin de la représentation, j'ai quitté la fosse et je suis monté sur la scène pour venir saluer le public. Ce que je ne savais pas, c'est que les musiciens avaient chacun une rose qu'ils m'ont lancée au moment où je suis apparu sur scène. Ça, c'est un moment unique dans une vie.»

PHOTO Martin Chamberland, archives LA PRESSE

Le chef d'orchestre Yannick Nézet-Séguin