L'écoute passionnée de la musique implique aujourd'hui un très vaste corpus: musique classique, musique contemporaine, opéra, musiques électroacoustique ou électronique, jazz, et plus encore. La rubrique Mélomanie fait un survol de l'actualité dans le domaine, deux fois par mois.

OSM: Vengerov joue le Concerto de Brahms

Maxim Vengerov est jugé prodigieux depuis sa tendre enfance; âgé d'à peine 10 ans, le violoniste russe remportait le concours international Wieniawski, puis le Carl Flesch à 15 ans. Au-delà du violon, dont il est l'un des plus grands interprètes de notre temps, ce musicien complet n'a cessé de s'élever. Artiste en résidence au Queensland Symphony Orchestra d'Australie, l'artiste de 43 ans est aussi ambassadeur et professeur invité à l'International Menuhin Music Academy de Suisse et professeur invité au Royal College of Music de Londres. Vengerov revient à l'OSM pour y interpréter le Concerto pour violon en ré majeur, op. 77 de Johannes Brahms, sous la direction de Kent Nagano. Vengerov et l'OSM exécuteront l'oeuvre d'abord à la Maison symphonique, puis ils s'envoleront le lendemain vers le Carnegie Hall de New York. Également prévu à ce programme, A Globe Itself Infolding, pour orgue et orchestre, du jeune compositeur d'origine montréalaise Samy Moussa, et dont le soliste sera Jean-Willy Kunz. Et il ne faut pas oublier le Concerto pour orchestre, Sz. 116 de Béla Bartók.

À la Maison symphonique, le 17 octobre, 20 h.

Nuevo Tango: Les Violons du Roy, Piazzolla et l'inspiration populaire

Sous la direction du violoniste britannique Anthony Marwood, l'accordéoniste (également britannique) de réputation internationale James Crabb et Les Violons du Roy commémorent les 25 ans de la disparition du grand compositeur et bandonéoniste argentin Astor Piazzolla, avec un programme composé de trois oeuvres cruciales du nuevo tango: Three Tango Sensations pour accordéon classique et cordes, Libertango et Oblivion. Ce programme compte également Seavaigers pour violon, accordéon et cordes de la violoniste et compositrice londonienne Sally Beamish, sans compter Bagatelles op. 47, B. & 9 d'Antonín Dvořák. Toujours à la salle Bourgie, l'accordéon sera aussi l'instrument central du programme dominical prévu le 15 octobre, à 14 h: Opéraccordéon propose une vivifiante interaction entre l'accordéoniste français Pierre Cussac et son compatriote, le baryton Jean-Marc Salzmann, dans l'exécution d'extraits d'opéras et de comédies musicales.

À la salle Bourgie, le 13 octobre, 19 h 30.

Musique de chambre: Carte blanche à Louis-Philippe Marsolais

Le corniste de l'ensemble montréalais Pentaèdre sera l'interprète central de ce programme, qui compte pour solistes invités la violoniste Yukari Cousineau et le pianiste David Jalbert. Louis-Philippe Marsolais propose ainsi quatre oeuvres importantes du répertoire de musique de chambre pour cor, piano et violon: Andante pour cor et piano opus posthume, de Richard Strauss, Sonate pour violon et piano no 1, opus 78 de Johannes Brahms, Twilight Music de l'Américain John Harbison, Trio pour violon, cor et piano en mi bémol majeur, op. 40 de Johannes Brahms. Le répertoire puise ainsi dans une vaste période, soit du XIXe siècle à nos jours, toujours au coeur... du cor. Hormis Louis-Philippe Marsolais, Pentaèdre est composé du bassoniste Mathieu Lussier, de la flûtiste Arianne Brisson, du clarinettiste Martin Carpentier et de la hautboïste Marjorie Tremblay.

À la Salle de concert du Conservatoire de musique de Montréal, le 13 octobre, 19 h 30.

Musique baroque: De Ville-Marie à Montréal

Dans le contexte des festivités du 375e anniversaire de Montréal et du 150e anniversaire de la confédération du Canada, le Studio de musique ancienne de Montréal (SMAM) propose aux mélomanes «une visite en musique des 130 premières années d'existence de la métropole»: cantiques chantés en langue abénaquise dans la mission de Saint-François, Te Deum du compositeur André Campra (le plus prisé en Nouvelle-France, affirme-t-on), ode de William Boyce écrite à l'époque pour l'anniversaire de George III d'Angleterre, signataire du traité de Paris comme on le sait - ode dont on entendra l'exécution pour la première fois depuis sa création en 1768! On aura aussi droit à la première montréalaise de Ja de longtemps du compositeur Maurice-Gaston Du Berger, pour choeur a capella, imaginée à partir d'un sonnet intitulé Au sieur de Champlain de Marc Lescarbot. Soirée ethno-historico-musicologique... de pur plaisir!

À l'église Immaculée-Conception, le 15 octobre, 15 h.

Photo fournie par Les Violons du Roy

L'accordéoniste James Crabb

Musique classique: Charles Richard-Hamelin et la musique russe

Très apprécié des musiciens de l'OSM et de son public fidèle, le jeune maestro russe Vasily Petrenko assistera Charles Richard-Hamelin dans sa plongée au coeur du Concerto pour piano no 3 en do majeur, op. 26 de Sergueï Prokofiev, dont la composition fut achevée en Bretagne en 1921 et créée la même année à Chicago. On affirme sans ambages que cette oeuvre compte parmi les plus importantes du répertoire pianistique. Bien qu'il soit écrit selon les formes admises, ce concerto révèle une grande singularité à tous points de vue - orchestral, mélodique, rythmique, etc. Voilà une occasion de voir Charles Richard-Hamelin dans un autre contexte que celui qui nous l'a révélé. Également au programme de cette soirée à prédominance russe, Poème de l'extase d'Alexandre Scriabine, ainsi que deux oeuvres françaises: Ma mère l'Oye (suite) de Maurice Ravel et La mer, trois esquisses symphoniques de Claude Debussy.

À la Maison symphonique, ce soir,  20 h, samedi, 20 h, dimanche, 14 h 30.

Musique moderne et contemporaine: OM: Imaginer l'Espagne

Sous la direction du chef invité Alain Trudel, que l'on voit généralement au pupitre de l'Orchestre symphonique de Laval et désormais à la tête du Toledo Symphony de l'Ohio, ce programme consacré à la sensibilité ibérique est constitué du Capriccio espagnol, oeuvre de Nikolaï Rimski-Korsakov, de la «Danse espagnole» de l'opéra (court) La Vida Breve de Manuel de Falla, ainsi que du Tricorne de Manuel de Falla (jadis commandé par les Ballets russes) impliquant la mezzo-soprano Marjorie Maltais. D'origine espagnole, le compositeur montréalais José Evangelista, dont plusieurs ensembles célèbrent l'oeuvre durant toute la saison musicale, assistera à la création de son Concerto pour marimba, dont le soliste sera Julien Bélanger. On connaît l'amour d'Evangelista pour les percussions mélodiques tel le gamelan balinais ; cette oeuvre nouvelle s'annonce d'autant plus intéressante.

À la Maison symphonique de Montréal, le 20 octobre, 19 h 30; à la Première église évangélique arménienne (Ahuntsic), le 18 octobre, 19 h 30; à la salle Désilets du cégep Marie-Victorin, le 19 octobre, 19 h 30; à la maison de la culture Mercier, le 22 octobre, 14 h.

Concours: Concours international d'orgue du Canada

Tous les trois ans, le Concours international d'orgue du Canada invite 20 virtuoses de l'orgue à se mesurer devant un jury de pairs, soit neuf organistes internationalement reconnus. En marche depuis lundi, le CIOC présente une série d'épreuves et de concerts jusqu'à la fin du mois. Vendredi, 19 h, l'organiste américaine Lynne Davis présente le programme Saveurs françaises à l'église Saints-Anges-Gardiens de Lachine. Samedi, 19 h, le réputé organiste anglais David Briggs se produit à l'église Très-Saint-Nom-de-Jésus. Le 20 octobre, 19 h, la Danoise Bine Bryndorf joue à la cathédrale Christ Church. À l'église Saint-Jean-Baptiste, la deuxième épreuve éliminatoire se déroule le 15 octobre (14 h et 19 h) et le 16 octobre (13 h et 19 h). L'épreuve finale aura lieu le 19 octobre, à 13 h et 19 h 30, à la basilique Notre-Dame. Les grands gagnants du CIOC se produiront enfin sur la scène de la Maison symphonique, le 21 octobre. Ils s'exécuteront sur le Grand Orgue Pierre-Béique de l'Orchestre symphonique de Montréal.

Photo fournie par Pentaèdre

Louis-Philippe Marsolais