Kent Nagano quittera l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM) à la fin de son mandat, en 2020.

L'OSM a annoncé jeudi qu'«au terme d'une longue réflexion, Maestro Nagano a décidé de ne pas accepter l'offre de l'OSM en vue du prolongement de son contrat à titre de directeur musical au-delà de l'échéance prévue en 2020».

La chef de la direction de l'OSM, Madeleine Careau, a dit accueillir «un peu tristement» la décision de M. Nagano, soulignant tout de même que les discussions avaient porté sur un «quatrième renouvellement» de contrat.

«Il s'est vu en 2020, après 16 ans à la barre de l'OSM, et il a cru bon de passer le flambeau. (...) Nous respectons sa décision. C'est notre vie, ça, les orchestres symphoniques. On a eu depuis Wilfrid Pelletier de très grands chefs, de grands bonheurs chaque fois, un peu de tristesse quand ils quittaient, et puis on retrouve quelqu'un d'autre et voilà le bonheur revenu. Entre Wilfrid Pelletier, Zubin Mehta, Charles Dutoit, Kent Nagano, on a l'habitude d'avoir des directeurs musicaux qui passent et d'en découvrir des nouveaux», a-t-elle expliqué.

Le président du conseil d'administration de l'OSM, Lucien Bouchard, a déclaré par communiqué que l'orchestre avait l'intention de poursuivre la relation avec Kent Nagano à l'issue de son mandat «afin que le public et nous tous puissions garder un lien avec le chef d'orchestre qui aura, ultimement, passé 16 années mémorables à Montréal».

M. Bouchard a souligné les réalisations du chef d'orchestre, ajoutant que Kent Nagano allait «laisser une empreinte indélébile sur l'institution».

Selon M. Nagano, «au cours des dernières années, c'est presque un miracle que nous avons accompli en faisant de l'OSM un orchestre audacieux et innovant, financièrement stable et qui continue de mettre en lumière toute la pertinence de la musique classique au XXIe siècle».

Mme Careau lui a fait écho en entrevue, disant que M. Nagano était arrivé avec des projets «très créatifs, très innovateurs».

«Le dernier concert de saison que nous avons fait avec Moment Factory, c'est quelque chose d'inédit. Il a réussi à allier la technologie du XXIe siècle, tout en gardant la personnalité qui est celle de l'OSM, qui joue principalement du répertoire symphonique classique. On s'est alliés à différentes formes d'art. Il a réussi à conquérir plusieurs publics à Montréal», a fait valoir la chef de la direction.

«Sa plus grande contribution aura été d'être près de la communauté, de toutes les communautés de Montréal, et de donner beaucoup de fierté aux Montréalais par rapport à l'OSM», a-t-elle poursuivi, disant qu'il avait contribué avec son «immense popularité» à l'ajout de la Maison symphonique, un projet phare pour l'OSM.

Étant donné que les grands orchestres du monde planifient leurs saisons avec plusieurs années d'avance, la direction de l'OSM dit vouloir mettre rapidement en place un processus qui permettra de sélectionner le successeur de Kent Nagano dans le but d'assurer une transition harmonieuse.