Il ne se lasse pas de raconter cette compétition qui l'a propulsé sur la scène internationale. Le Québécois Charles Richard-Hamelin doit beaucoup à son 2e prix (médaille d'argent) qu'il remporta au prestigieux Concours international de piano Frédéric-Chopin de Varsovie, en 2015.

Derrière son clavier, le musicien virtuose affiche ses passions, absorbé par un art qui appelle une grande intériorité. On l'avait applaudi lors de sa prestation magistrale au festival Musique et autres mondes, l'été dernier. Il revient jouer à Ottawa, avec Mozart et son Concerto n° 23 en la majeur - K 488. Malgré de nombreuses tournées nationales et internationales, le pianiste ne s'est encore jamais produit Salle Southam avec l'orchestre du Centre national des arts. Une première, donc, sous la direction du chef d'orchestre invité Carlo Rizzi, les 8 et 9 mars. 

« Les spectateurs pourront m'entendre sur une autre partition que Chopin, se réjouit l'instrumentiste, souvent associé au compositeur d'origine polonaise. J'admire beaucoup Mozart, la pureté de sa musique où chaque note s'avère cruciale, peut-être davantage que chez Chopin. »

Le Concerto n° 23 en la majeur fait partie « des concertos de maturité » de Mozart, explique Charles Richard-Hamelin. « Une joie de vivre domine la partition dans les 1er et 3e mouvements mais le coeur de la pièce en fa dièse mineur devient très tragique et mélancolique, très profond aussi. »

En dépit de ses nombreux prix, incluant une nomination récente aux Juno, le pianiste tient à rappeler avec humilité que son métier consiste avant tout à transmettre avec « le plus d'intégrité et de fidélité au texte » les intentions du compositeur. Il accepte toutefois quelques entorses aux conventions afin d'amener de nouveaux publics vers le classique. À l'instar de sa prestation-éclair lors de la dernière édition de l'Adisq : « Dans un gala télévisé, la musique classique ne bénéficie pas beaucoup de temps d'antenne or j'ai eu la chance d'en avoir un peu, reconnaît-il. Mais pour vraiment faire son effet, cette musique a besoin de bien plus de temps qu'une minute et demie !»

Pour le récital ottavien, le concerto de Mozart sera précédé par l'Ouverture de Guillaume Tell, de Rossini, et suivi de la Symphonie n° 6 en si mineur, opus 74, « Pathétique » de Tchaïkovsky. Faudra-t-il fermer les yeux ?

Pour y aller

Quand: les 8 et 9 mars, 20 h

Où: Centre national des arts

Renseignements: billetterie du CNA, 613-947-7000 ; Ticketmaster.ca, 1-888-991-2787