Le prestigieux chef d'orchestre autrichien Nikolaus Harnoncourt, considéré comme le «pape» du renouveau baroque, a annoncé, le week-end de ses 86 ans, mettre fin à sa carrière.

«Mes capacités physiques exigent une annulation de mes projets à venir», a écrit le chef dans une lettre ouverte manuscrite au public présent pour écouter samedi soir un concert de l'ensemble de musique baroque qu'il a fondé à Vienne, le Concentus Musicus Wien.

«Une relation incroyablement profonde s'est nouée entre nous sur la scène et vous dans la salle - nous sommes devenus une joyeuse communauté de pionniers!», explique encore le maestro dans sa lettre imprimée sur le programme du concert de cet ensemble fondé dans les années 50.

«Restez-moi fidèles», conclut Nikolaus Harnoncourt qui a eu 86 ans dimanche.

Le festival Styriate, qu'il a créé à Graz, la ville du sud de l'Autriche qui l'a vu grandir, a mis en ligne un message intitulé «Nikolaus Harnoncourt quitte la scène» dans lequel les organisateurs, «affectés» par cette décision, expliquent que «les conséquences sur les projets musicaux en cours ne sont pas encore claires et seront annoncées dans les prochains jours ou semaines».

Le Concentus Musicus Wien, fondé par Harnoncourt lorsqu'il jouait du violoncelle avec l'Orchestre symphonique de Vienne, s'est consacré à l'interprétation de la musique baroque européenne sur des instruments d'époque, et ce à partir de nombreux travaux de recherche, contribuant à révolutionner l'interprétation de cette musique.

Le comte Nikolaus de la Fontaine und d'Harnoncourt-Unverzagt est né à Berlin le 6 décembre 1929. Sa mère est issue de la dynastie des Habsbourg. Son père descend d'un Lorrain passé au service de cette même famille qui a longtemps régné sur l'Europe centrale.

Harnoncourt le rebelle ne s'est jamais cantonné à un style, enregistrant le répertoire dans toute sa variété, jusqu'aux romantiques et à la musique du XXe siècle.