Le 38e Festival de Lanaudière poursuit en cette deuxième semaine son rappel du centenaire de Scriabine avec trois concerts où la musique du compositeur russe tient une place importante. Après Alexander Melnikov hier soir, c'est, ce soir, 20h, à la petite église de Saint-Alphonse-Rodriguez, le deuxième de quatre récitals axés sur le piano de Scriabine. Avan Yu, jeune Canadien d'origine asiatique, jouera alors les 2e et 5e Sonates et diverses pièces. En complément: Sonate K. 333 de Mozart, deux Sonnets de Pétrarque de Liszt et un Ravel, La Valse, en arrangement.

Samedi, 19h30, à l'Amphithéâtre Fernand-Lindsay: programme russe, avec un pianiste italien, Benedetto Lupo, un chef autrichien, Christoph Campestrini, et l'Orchestre Métropolitain. De Scriabine, on entendra le rare Concerto op. 20, produit d'un compositeur de 25 ans influencé par Chopin. Également: le poème symphonique Une Nuit sur le mont Chauve de Moussorgsky (dans la réorchestration de Rimsky-Korsakov) et la 6e Symphonie, dite Pathétique, de Tchaïkovsky.

Lundi, 20h, à l'église de Saint-Sulpice, M. Lupo jouera les 24 Préludes op. 11 de Scriabine, la Sonate 1.X.1905 de Janacek et un groupe Debussy.

Toujours dans le cadre de Lanaudière 2015, à l'Amphithéâtre: The Phantom of the Opera, le fameux film muet de 1925, avec nouvelle trame musicale et orchestre, dir. Gabriel Thibaudeau, vendredi, 20h, et le Jireh Gospel Choir dimanche, 14h.

Lefèvre à Orford

«Ambassadeur artistique» du Festival de Lanaudière, où il se produira le 31 juillet, Alain Lefèvre se dirige pour l'instant vers le Centre d'arts Orford qui le présente samedi, 20h, à l'église Saint-Jean-Bosco de Magog, dans le 2e Concerto de Rachmaninov avec Jean-François Rivest et l'Orchestre de la Francophonie. En complément: 9e Symphonie de Schubert.

La veille, vendredi, 20h, salle Gilles-Lefebvre, Orford réunit huit de ses professeurs de l'été, dont l'ex-Montréalais Robert Langevin, flûte-solo du Philharmonique de New York, dans un programme Mozart-Mendelssohn.

À Lachine

Les trois derniers concerts du Festival de Lachine - tous gratuits, à 20h, à l'Entrepôt (2901, boul. Saint-Joseph) - affichent l'ensemble vocal britannique Voces8 ce soir, le Duo de guitares Altius demain et André Laplante dans Schubert, Beethoven et Liszt samedi.

À l'Oratoire

L'Oratoire Saint-Joseph fait relâche de concert d'orgue ce dimanche. Par contre, la veille, samedi, de 13h à 16h, l'organiste titulaire Vincent Boucher animera une visite guidée du gigantesque orgue Beckerath du lieu et l'illustrera de courts récitals chaque demi-heure.

Le NEM à la campagne

Le Nouvel Ensemble Moderne et sa directrice Lorraine Vaillancourt occupent la journée de dimanche au Camp musical des Laurentides, à Saint-Adolphe-d'Howard. Un concert à 19h30, groupant des pièces de Denis Gougeon, Ana Sokolovic et Zosha Di Castri, sera précédé d'une répétition publique à 10h et d'ateliers divers à 13h30 et 16h. Entrée libre partout.

D'autres concerts

Le violoncelliste Yegor Dyachkov et le pianiste Jean Saulnier jouent Bach, Brahms, Schumann, Hatzis et Janacek demain, 20h, à la Maison Trestler, de Vaudreuil-Dorion... Le chanteur Richard Desjardins, le violoniste Alexandre da Costa et le guitariste Alexandre Éthier offrent un programme espagnol jeudi, 19h30, au Centre Pierre-Charbonneau... L'OSM et sa chef assistante Dina Gilbert donnent leur premier concert en plein air de l'été vendredi, 19h30, au parc Charleroi de Montréal-Nord.

Jon Vickers, un géant

Jon Vickers est mort vendredi, à 88 ans, à Toronto, de la maladie d'Alzheimer. Authentique Heldentenor wagnérien et véritable géant de la scène lyrique mondiale, Vickers demeure incontestablement le plus important chanteur canadien de notre époque. Il chanta partout, du Met au Covent Garden, avec les plus grands chefs, de Karajan à Klemperer, et avec les plus grands partenaires, de Callas à Nilsson. On l'entendit ici maintes fois, à l'OSM et à l'opéra, en Tristan et en Otello, ses plus grands rôles, qu'il promena à travers le monde et jusque devant les micros. Ses dernières visites le trouvèrent dans des rôles non chantés. Tout d'abord en 1998, au Chalet de la Montagne, en narrateur du Enoch Arden de Tennyson, avec Marc-André Hamelin dans le commentaire pianistique de Richard Strauss. Ensuite en 2002, comme juge au premier Concours musical international de Montréal. L'homme était difficile, d'extrême droite, avec des opinions tranchantes sur l'art, la politique, la religion, la société. Il rejetait certains rôles, qu'il considérait comme «païens». L'ayant assez bien connu, j'irai jusqu'à affirmer qu'il refusait de parler français. Une journaliste désireuse d'écrire sa biographie ne réussit jamais à obtenir sa collaboration. Jeannie Williams écrivit donc sans lui l'ouvrage de 400 pages qu'elle lui consacra en 1999.