Difficile de coller une étiquette à la musique de Ludovico Einaudi. Et c'est tant mieux, car le pianiste et compositeur italien n'aime pas les étiquettes. Cet ancien élève de Luciano Berio écrit une musique qui s'accorde bien à notre temps, mélange d'influences créant des ambiances planantes presque thérapeutiques et capables de rejoindre un très large public. Il sera en concert demain soir à la Maison symphonique. La Presse l'a joint par téléphone.

Comment décririez-vous votre musique à quelqu'un qui ne la connaît pas?

Il y a des éléments de tradition classique à l'intérieur, mais avec une ouverture au monde contemporain. Elle fait un lien entre le passé et l'avenir. J'utilise des sons électroniques pour lui donner une texture supplémentaire, car l'électronique apporte quelque chose que les instruments acoustiques ne peuvent pas faire. Je l'utilise comme on le fait pour d'autres instruments.

À quoi doit-on s'attendre de votre concert?

Je viens à Montréal avec deux violoncellistes, un violoniste qui joue aussi de la guitare, un bassiste électrique qui fait aussi des sons électroniques, un percussionniste et un autre guitariste. C'est comme un petit ensemble de musique de chambre, mais nos instruments sont amplifiés. Il y a donc une grande diversité dynamique. Par moments, c'est très intime, mais le volume peut aussi être assez élevé. Nous allons jouer des pièces de mon dernier album, In a Time Lapse, en première partie, et mon répertoire antérieur dans la seconde.

Quelles sont vos principales sources d'inspiration?

J'essaie de faire en sorte que chacun de mes albums ait une vision différente. Je m'inspire parfois de mes lectures, dont la philosophie. Mais bien entendu, la musique vient de la musique. Au cours des dernières années, j'ai travaillé avec un ensemble de musique folklorique du sud de l'Italie et cela s'entend dans mes compositions, notamment dans les percussions.

Qui sont vos artistes favoris, du passé et du présent?

Du passé, je partirais de Bach pour aller à Beethoven en passant par Vivaldi. Ensuite, je dirais Stravinski, les Beatles, Arvo Pärt et, aujourd'hui, Mumford and Sons.

Quel but souhaitez-vous atteindre en composant?

J'espère ouvrir les auditeurs à différentes expériences intérieures. Personnellement, j'aime que la musique m'apporte une forme d'élévation et de spiritualité.

Vous avez étudié avec un important compositeur du XXe siècle, Luciano Berio. Quelle leçon avez-vous retenue de lui?

Il m'a appris que l'inspiration pour composer peut venir de partout et qu'il est important de créer des liens entre différents mondes. Comme compositeur, vous devez constamment être à la recherche de ces liens.