La 3e Virée classique est à nos portes. Parmi ses invités, le chanteur Pierre Lapointe ne passera pas inaperçu avec ses chansons accompagnées par Jean-Willy Kunz au Grand Orgue Pierre-Béique. Découvrez leur collaboration unique et nos suggestions de concerts.

C'est bien connu, Pierre Lapointe aime donner des spectacles qui sortent des sentiers battus. Quelques mois après avoir chanté au musée Grévin pour les FrancoFolies, le voilà qui remet ça, cette fois avec un «partenaire» de taille, le Grand Orgue Pierre-Béique de l'OSM, dans le cadre de la Virée classique. Jean-Willy Kunz, organiste en résidence du colossal instrument, est son véritable complice dans cette aventure.

Venus d'univers bien différents, les deux artistes se sont connus à l'occasion de l'enregistrement de la chanson La date, l'heure, le moment, qui figure sur l'album Punkt du chanteur.

«La chanson parle d'infanticide et je voulais un instrument qui a de la personnalité, dit Pierre Lapointe. L'orgue apporte un côté inquiétant. C'est en cherchant un organiste pour jouer sur le disque que j'ai rencontré Jean-Willy.»

Quelques mois plus tard, l'organiste lui proposait de pousser cette collaboration plus loin en montant un spectacle pour la Virée classique.

«C'est une bonne façon de faire connaître l'orgue à un public différent, ce qui s'intègre tout à fait dans la vision à long terme de l'orgue de l'OSM», dit Jean-Willy Kunz. L'organiste s'est donc attelé à la tâche d'écrire des accompagnements pour les chansons de Lapointe.

«Il ne faut pas essayer d'imiter le son d'un orchestre ni l'accompagnement d'un piano, dit-il. Il faut plutôt adapter ces chansons à l'orgue, et à cet orgue en particulier. J'essaie de me les réapproprier. C'est ça qui est agréable dans notre métier.»

Mélange des genres

Pierre Lapointe n'en est pas à son premier contact avec le monde classique, puisqu'il a déjà collaboré avec l'Orchestre Métropolitain en 2007.

«Je n'ai pas répété l'expérience parce que quand je fais un concept original, je préfère que ce soit juste une fois, dit-il. Par amusement, mais aussi par respect pour ceux qui me suivent. Si je refaisais plusieurs fois la même chose, ça tuerait le côté magique.»

Sans être un connaisseur, le chanteur a toujours eu une curiosité pour le classique.

«Cela me fascine de constater à quel point la musique classique a été récupérée et assimilée par la culture populaire et combien les gens en écoutent sans le savoir. Je me souviens, il y a plusieurs années, d'une publicité de serviettes hygiéniques sur de la musique d'Erik Satie. Aujourd'hui, dès que l'on entend les premières notes des Gymnopédies, même si on ne sait pas qui a composé cette musique, on se dit: je connais ça!»

Comme pour la trentaine d'autres concerts présentés dans le cadre de la Virée classique, ce dialogue voix et orgue ne durera que 45 minutes. On y entendra six chansons de Pierre Lapointe, deux chansons de Kurt Weill, et quelques surprises... Les deux musiciens préfèrent ne pas dévoiler les titres choisis.

«Adolescent, j'ai été marqué par ma découverte de Bertolt Brecht et de Kurt Weill, dit Pierre Lapointe. Ça m'inspire beaucoup. Mais cela m'a pris du temps avant de sentir que c'était le bon moment de m'y attaquer. Je ne veux pas le faire à moitié et je veux que l'on sente que je le fais avec un grand respect.»

La combinaison orgue et voix seule, relativement rare, donne un mariage intéressant, selon le chanteur.

«Il n'y a rien de banal là-dedans, dit-il. C'est surprenant d'entendre mes chansons revisitées par un instrument d'une autre époque. Un beau mariage spatio-temporel qui fait fi des modes pour arriver à quelque chose de très moderne. Le but, il ne faut pas le cacher, c'est d'amener les gens à voir et à entendre ce mastodonte. On s'est doté de cet instrument à Montréal, il faut en profiter. Ses vibrations atteignent des sommets de beauté.»

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Pierre Lapointe intime, 16 août, 17h, Maison symphonique.

Nos suggestions

Que vous soyez néophyte ou connaisseur, il y aura sûrement de quoi vous plaire dans cette troisième édition de la Virée classique. Voici nos dix suggestions de concerts.

Cinq concerts très accessibles

> Carmina Burana, 14 août, 19h30, esplanade du Parc olympique

> Marc-André Hamelin joue Mozart, 16 août, 11h, Maison symphonique

> Chansons américaines de Foster à Bernstein, 16 août, 14h45, théâtre Jean-Duceppe

> L'Italie romantique avec Marc Hervieux, 16 août, 18h30, théâtre Jean-Duceppe

> Veronika Eberle dans le Concerto de Mendelssohn, 16 août, 19h, Maison symphonique

Cinq concerts plus exigeants

> A Quiet Place, opéra de Leonard Bernstein en version de chambre, 15 août, 20h

> Quatuor pour piano et cordes no 1 op. 25 de Brahms, avec Marc-André Hamelin et autres musiciens, 15 août, 20h, théâtre Jean-Duceppe

> Vadim Repin en récital, 16 août, 13h15, théâtre Jean-Duceppe

> Requiem allemand de Brahms avec l'OSM, 16 août, 20h, Maison symphonique

> Quintette pour piano et cordes op. 44 de Schumann avec Stéphane Lemelin et musiciens de l'OSM, 16 août, 15h, Cinquième Salle