Le violoniste Alexandre Da Costa sera fort occupé d'ici la fin de l'année. On pourra l'entendre dans les parcs avec l'OSM, et aussi au Festival classique des Hautes-Laurentides, qu'il dirige depuis deux ans. Avant son grand départ pour l'Australie.

Alexandre Da Costa n'est pas de ceux qui s'arrêtent longtemps au même endroit. On aura pourtant l'occasion de l'entendre trois fois, cette semaine, en tant que soliste invité de l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM), pour le retour des concerts d'été dans les parcs.

«L'invitation de l'OSM est bien tombée, car j'avais six jours de libres dans tout mon été, dit Alexandre Da Costa. C'est une invitation qui ne se refuse pas!»

Les concerts gratuits dans les parcs de l'OSM, dont la tradition remonte à Wilfrid Pelletier, visitent cette année Terrebonne, Beauharnois et Montréal-Nord. Comme l'an dernier, l'OSM sera dirigé par Nathan Brock, et les concerts seront animés par Charles Lafortune.

Le programme sera composé d'oeuvres très colorées, accessibles et joyeuses pour la plupart. On pourra entendre La Chauve-Souris, de Strauss, la Danse hongroise no 1 de Brahms, trois extraits de la Suite no 2, Le Tricorne, de Manuel de Falla, une Valse et une Polonaise extraites d'Eugene Onéguine de Tchaïkovski, et la Lezginka, extraite du ballet Gayane de Khatchatourian.

Énormément l'Espagne!

Alexandre Da Costa, pour sa part, interprétera une oeuvre qui lui est chère: Tzigane de Ravel. «Les oeuvres d'inspiration tzigane ou espagnole signées par Ravel ou Saint-Saëns, par exemple, conviennent bien à mon tempérament et à ma façon de jouer», dit-il.

Parlant de Camille Saint-Saëns: il sera à l'honneur dans le prochain disque du violoniste, notamment avec son Concerto no 3, qui a été composé pour le violoniste et compositeur espagnol Pablo de Sarasate. L'album, sous étiquette Acacia au Québec et distribué par Warner Classic à l'international, sortira à l'automne. «Sur mon disque, je joue les oeuvres de Saint-Saëns qui ont un lien direct avec l'Espagne. Saint-Saëns était fasciné par ce pays. Il y a vécu pendant plusieurs années. On a un chemin de vie qui se ressemble à cet égard, car moi aussi j'ai énormément vécu en Espagne, entre autres à Madrid, Séville, Grenade et Malaga.»

Festival des Hautes-Laurentides

Depuis deux ans déjà, Alexandre Da Costa est le directeur artistique du Festival classique des Hautes-Laurentides, un événement qui présente une quinzaine de concerts dans huit municipalités et se poursuit jusqu'au 30 août. Parmi les concerts encore à venir: la Société philharmonique du Nouveau-Monde, le Quatuor Alcan et le ténor Simon Gfeller.

«Notre objectif est notamment de solidifier la base de mélomanes qui habitent cette région, explique le violoniste. Plus on travaille et plus on cultive l'envie du public d'aller au concert. Le nombre de spectateurs a doublé depuis quelques années.

«J'espère demeurer directeur artistique de ce festival pour le faire grandir, poursuit-il, afin qu'un jour, notre public soit formé d'habitués qui attendent avec impatience de savoir, d'une année à l'autre, qui va venir.»

Au programme du Festival, on remarque un nom que l'on n'a pas l'habitude de voir associé au classique: celui de Richard Desjardins.

«C'est un superbe projet qui, encore une fois, est lié à l'Espagne. Richard Desjardins est un poète que j'admire énormément. Grâce à mon ami guitariste Alexandre Éthier, j'ai eu la chance de le rencontrer. Ce sera un spectacle hybride entre le concert classique et le théâtre, axé sur l'Espagne et le poète Federico García Lorca. C'est un des projets les plus importants que j'ai faits.»

Le spectacle, intitulé Soleil d'Espagne, donnera lieu à une tournée d'une dizaine de représentations dans différentes villes du Québec cet automne.

Professeur en Australie

Comme s'il n'était pas déjà assez occupé avec son festival, ses disques et ses concerts, le violoniste vient d'être nommé professeur et chef du département des cordes de l'Université Edith Cowan à Perth, en Australie. Il y séjournera désormais six mois par année, en deux périodes de trois mois. Le premier grand départ est prévu pour janvier.

«C'est la troisième plus grande université où l'on enseigne la musique en Australie. Nous étions environ 70 candidats, et ce fut un très long processus ponctué d'entrevues, de concerts et de cours de maîtres. Ce qui est intéressant, c'est que l'université m'encourage à donner le plus de concerts possible, alors je ne diminue pas du tout mes activités de soliste. Bien au contraire.»

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L'OSM dans les parcs avec Da Costa. Ce soir, 19h30, à l'Île-des-Moulins de Terrebonne. Demain, 19h30, terrain de l'École secondaire des Patriotes-de-Beauharnois. Vendredi, 19h30, parc Charleroi, Montréal-Nord.