Six ans après Effusions, est apparu mardi dans les bacs des disquaires du Québec Diane Dufresne et Les Violons du Roy, enregistré l'an dernier dans différentes salles du Québec. Brève rencontre avec une diva souriante et amène, mais toujours exigeante...

Q : Simon Leclerc nous explique que, dans ce projet, il a dû conjuguer la rigueur classique des Violons du Roy, votre rigueur notoire comme artiste et la sienne propre, comme arrangeur et chef d'orchestre. Êtes-vous toujours une diva exigeante?

R : L'appréciation de Simon m'apparaît très juste... Oui, je serai toujours rigoureuse. On est ce que l'on a été, vous savez. Je suis ce que j'étais à 20 ans avec les mêmes qualités et les mêmes défauts. Dans mon cas, l'âge n'a pas amené d'atténuation de mon caractère. Pas encore en tout cas...

Q : Parlez-nous de la genèse de ce disque...

R : J'avais fait des spectacles-bénéfice avec Les Violons du Roy il y a quelques années et nous avions eu un bon contact. Jean-Pierre [ndlr: Doucet, le producteur] a proposé de reprendre cette collaboration dans une tournée, que nous avons faite l'an dernier. Ce n'est pas un disque que j'ai demandé de faire. Mon ami Toby Gendron, mon ingénieur du son, avait enregistré les spectacles. Après la tournée, Toby m'a dit: «Écoute ça, Diane. Il y a peut-être un disque là...» Nous avons choisi parmi les pistes enregistrées ailleurs qu'à la Maison symphonique parce que la différence de son avec les autres salles, l'église de Sainte-Rose, entre autres, était trop marquée.

Q : Dans l'immense corpus de la chanson française, vous avez choisi deux chansons de Michel Jonasz. Quel est votre critère premier dans le choix des chansons?

R : Il faut que je me voie les interpréter à la scène, sinon je suis incapable de les chanter. De grands auteurs comme Claude Nougaro, Georges Moustaki et Maxime Le Forestier m'ont déjà écrit des chansons, mais je ne les ai jamais chantées sur scène. À Paris, j'ai entendu Michel Jonasz interpréter Est-ce que je retrouverai ma douce?, une chanson sur l'amour et la mort qui m'a renversée, et je me suis tout de suite vue la chantant sur scène. L'autre de Jonasz est plus connue, Je voulais te dire que je t'attends, la dernière pièce du disque. Deux chansons, oui, parce que Michel Jonasz est mon ami...

Q : Vous êtes satisfaite de ce disque?

R : Oui, parce qu'il a été fait sans tricherie et qu'il comporte des liens intéressants. C'est comme ça... J'ai beaucoup aimé travailler avec Les Violons du Roy, un ensemble classique, certes, mais très moderne dans son approche de la musique. Les musiciens ont chanté avec moi, ils ont bougé sur la scène, des choses qu'on ne peut pas faire avec un orchestre symphonique.

Q : Quels sont vos plans à court terme?

R : Je ne prends plus d'engagements de spectacles. Je vais lire pour me refaire une idée du monde, puis je vais me mettre à l'écriture pour un nouveau disque. En essayant de m'ennuyer un peu. Comme disait Jean d'Ormesson: Dieu a créé le monde parce qu'il s'ennuyait...

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