Pierre Grandmaison, titulaire depuis 40 ans de l'orgue Casavant de la Basilique Notre-Dame, y ouvrait hier soir la série 2013 des récitals dominicaux d'été par un hommage à Marie-Claire Alain.

La célèbre organiste française, décédée le 26 février à 86 ans, se produisit maintes fois à Montréal, notamment à Notre-Dame où elle joua peu de temps avant sa mort.

Son ami Grandmaison avait monté autour de sa mémoire un programme partagé entre six chorals de Bach, compositeur dont elle fut une interprète reconnue, et des pièces de deux membres de la famille Alain.

Ces chorals ont pour thème général l'adieu au monde et sont des plus austères. L'organiste évita de leur donner une couleur déplacée et s'en tint à des registrations sobres. Il y déploya cependant les pleines ressources de l'instrument, par exemple dans l'organo pleno du BWV 680, et exécuta avec la technique requise le contrepoint à six voix (dont deux au pédalier) du BWV 686.

Programme austère

Trop austère, quand même, ce programme. Un récital n'est pas une pénitence. C'est donc avec soulagement qu'on accueillit le reste du programme. Oublions le petit Scherzo d'Albert Alain, le père de Marie-Claire: c'est un divertissement sans importance. Le meilleur du programme nous est venu de Jehan, le frère de la disparue.

Grandmaison choisit la registration et le discours très simples qui convenaient aux Variations sur un thème de Clément Jannequin et les jeux éthérés qu'appelait Le Jardin suspendu.

Après un autre choral de Bach, il tira l'assemblée de sa somnolence avec, de Jehan Alain encore, les célèbres Litanies assorties d'une registration étincelante.

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PIERRE GRANDMAISON, organiste. Hier soir, Basilique Notre-Dame (orgue à traction électropneumatique Casavant [1890-1991]; 92 jeux, quatre claviers manuels et pédale).