La 80e saison de l'Orchestre Symphonique de Montréal - d'une durée de neuf mois, du 12 septembre au 11 juin - comprendra 90 événements, principalement des concerts de l'OSM même: 37 programmes répartis en 62 concerts et 12 séries, certains programmes étant donnés jusqu'à trois fois.

Comme imprésario, l'OSM présentera quatre orchestres de l'extérieur: le Philharmonique de Los Angeles et son fameux jeune chef Gustavo Dudamel, l'Orchestre du Mariinsky de Saint-Pétersbourg, qui revient avec son titulaire Valery Gergiev, ainsi que le Toronto Symphony et l'Orchestre symphonique de Québec.

La saison comprend cinq récitals : le pianiste Louis Lortie, la violoniste Hilary Hahn, le violoncelliste Yo-Yo Ma, les chanteurs Dmitri Hvorostovsky et Natalie Dessay. Également : cinq programmes de musique de chambre par des membres de l'orchestre.

La programmation offre peu de nouveautés, principalement des reprises d'oeuvres entendues tant et plus: Symphonie du Nouveau Monde, Symphonie fantastique, Tableaux d'une exposition, Pétrouchka, Ma Mère l'Oye, Boléro, Messe en si mineur, Carmina Burana, Moldau, suite de Roméo et Juliette de Prokofiev.

On réentendra quelques classiques (Haydn, Mozart, Beethoven, Brahms) et on assistera à quelques créations, notamment des Montréalais Serge Arcuri et Nicolas Gilbert.

Retour de solistes très connus

La Damnation de Faust de Berlioz ouvrira une saison marquant le retour de solistes très connus, mais, là encore, dans des oeuvres entendues à satiété : les pianistes Radu Lupu (Concerto no 4 de Beethoven), Stephen Hough (No 1 de Mendelssohn), Marc-André Hamelin (No 2 de Liszt) et Jan Lisiecki (Grieg), les violonistes Gidon Kremer (Sibelius), James Ehnes (K. 219 de Mozart), Viviane Hagner (No 1 de Prokofiev) et Midori (Mendelssohn), les violoncellistes Gautier Capuçon (No 1 de Chostakovitch), Truls Mork (Dvorak) et Jian Wang (Tchaïkovsky).

Parmi quelques oeuvres soulignant le centenaire de Britten: Les Illuminations chantées par Karina Gauvin.

Déjà annoncée mais s'étant décommandée, la pianiste Yuja Wang est attendue dans le Concerto no 3 de Prokofiev.

Le violoniste et chef Pinchas Zukerman se présentera comme altiste dans Bartok et le pianiste Richard Goode revient pour le K. 453 de Mozart avec Toronto. Section solistes complétée par deux noms nouveaux: Vilde Frang, violoniste norvégienne, dans le Concerto no 1 de Bruch (qu'on vient tout juste d'entendre) et Bertrand Chamayou, pianiste français, dans Falla avec l'OSQ.

Kent Nagano, qui s'est réservé 20 programmes, dirigera notamment la Symphonie no 3 de Bruckner et la Symphonie no 7 de Mahler.

La plupart des chefs invités sont des habitués de l'OSM: James Conlon, Sir Andrew Davis, Michel Plasson, Jacques Lacombe, Jean-Claude Casadesus. Quelques noms nouveaux s'y ajoutent: Edward Gardner, Jakub Hrusa, Long Yu, Kazushi Ono.

L'inauguration de l'orgue de la Maison symphonique, fin mai, comprendra trois concerts de l'organiste Olivier Latry seul et avec l'orchestre dans Saint-Saëns, Poulenc et une création commandée à la Finlandaise Kaija Saariaho.

Au volet populaire, on note la chanteuse Coeur de pirate, le conteur Fred Pellerin, Bruno Pelletier chantant Noël et une fantaisie sur Les Belles-Soeurs de Michel Tremblay.

Trois questions à Kent Nagano

Le dévoilement de la saison de l'OSM, hier midi, dans les foyers de la Maison symphonique, était suivi d'une brève rencontre de quelques médias avec Kent Nagano.

Q: Pourquoi tant de reprises d'oeuvres que l'OSM vient à peine de jouer?

R: Il y en a tant que ça? ... Il y en a que je n'ai jamais dirigées à l'OSM. Quant aux concertos, ce sont nos invités qui nous demandent de les jouer.

Q: Pour l'inauguration de l'orgue, pourquoi ne pas avoir choisi le Concerto de Jacques Hétu, qui a été joué à Toronto par Olivier Latry (l'organiste qu'on entendra ici) et qui n'a jamais été entendu à Montréal, la ville du compositeur?

R: Latry et moi avons eu de nombreuses discussions à ce sujet...

Q: Et vous avez finalement choisi de commander une oeuvre à Kaija Saariaho. Troisième essai : la quasi-obscurité de la salle. Les gens se plaignent - et encore cette semaine au Brahms - qu'ils aimeraient suivre les paroles dans le programme. Mais le caractère est trop petit et il fait presque noir dans la salle.

R: Il me semblait que nous laissions un éclairage suffisant. Nous verrons...