Idée originale et pleine de promesses, ce prélude au «Week-end Brahms» de deux concerts au cours desquels Yannick Nézet-Séguin dirigera l'Orchestre Métropolitain dans les quatre Symphonies et le Concerto pour violon, soit demain, 19h30, et dimanche, 16h, à la Maison symphonique.

Cette avant-première, donnée dans notre autre nouvelle salle, Bourgie, au Musée des beaux-arts (444 sièges, et c'était comble), prenait la forme d'un concert de musique de chambre d'un peu plus d'une heure, sans entracte, consacré à Brahms, bien sûr, le jeune chef de l'OM étant cette fois au piano avec quatre de ses premiers-pupitres autour de lui.

Nézet-Séguin ne finira décidément jamais de nous étonner. Son travail quasi quotidien auprès des orchestres, un peu partout, ne lui laisse pas de temps pour se produire comme pianiste. Je l'ai entendu à ce titre il y a plusieurs années, dans une bien approximative Fantaisie chorale de Beethoven. Or, hier, c'est lui qui a le mieux joué, chose d'autant plus étonnante qu'il était le seul à participer à toutes les pièces du programme.

L'oeuvre majeure était le grand Quintette op. 34, joué avec la longue reprise au premier mouvement, pour une durée totale de 43 minutes. Montrant en quelque sorte la forme d'un pianiste de carrière (sauf pour deux fausses notes presque comiques!), Nézet-Séguin fit sentir à la fois l'agitation et la gravité de ce chef-d'oeuvre et invita ses musiciens à le suivre.

La réponse fut empressée, mais non toujours à la hauteur de ce qui se passait au piano. En début de programme, le violon-solo Yukari Cousineau donna une honnête lecture du Scherzo composé par Brahms pour la Sonate collective F.A.E. Même chose concernant l'alto-solo Brian Bacon et la voix de la mezzo Geneviève Lévesque dans les Zwei Gesänge op. 91.

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MUSICIENS DE L'OM et YANNICK NÉZET-SÉGUIN, pianiste. Hier, salle Bourgie du Musée des beaux-arts.