Après une première rencontre à la Grande Bibliothèque fin janvier, l'OSM installe sa série «Musique et Littérature» de 18 h 30 en permanence à sa nouvelle résidence, la Maison symphonique. Comme le sujet s'adresse à un auditoire plus restreint et requiert une aire plus intime, tout se déroule à une extrémité de salle : sur la scène et tout autour.

Le programme de mardi - un peu plus d'une heure, sans entracte - était centré sur l'Italie et réunissait six musiciens des sections de cordes de l'orchestre dans le Quatuor en mi mineur de Verdi et le sextuor Souvenir de Florence de Tchaïkovsky. Dans le premier cas, il s'agit de la seule oeuvre pour quatuor à cordes du célèbre compositeur d'opéra; dans le second, de l'une des pages les plus attachantes de la musique de chambre du grand compositeur russe.

Avant tout, ces créations viennent de musiciens qui comptent parmi les plus grands mélodistes de l'histoire de la musique et les instrumentistes que l'OSM avait choisis pour l'occasion y mirent le meilleur d'eux-mêmes. Tous techniciens de premier ordre et habitués à un jeu collectif irréprochable, tous méritent aussi d'être nommés, en particulier ceux que le programme faisait passer d'un premier poste à un second : les violonistes Olivier Thouin et Marianne Dugal, les altistes Rémi Pelletier et Lambert Chen, les violoncellistes Sylvain Murray et Anna Burden.

Parmi les plus beaux moments de ce bref concert, je retiens le dialogue violon-violoncelle, sur pizzicatos des autres, dans l'Adagio cantabile du Tchaïkovsky, dialogue beau à pleurer qu'on doit au violon intense et rigoureux de Thouin et au violoncelle poignant de la nouvelle recrue Burden.

Autant la partie musicale fut réussie, autant la partie parlée parut inutile. La formule musique-littérature est certainement bonne, mais il faut absolument la travailler. Mardi soir, à l'endroit où j'étais placé, l'amplification me transmettait plus ou moins clairement des textes hermétiques ou simplement sans intérêt que lisait avec plus de préciosité que de naturel la comédienne Élise Guilbault.

Révisée, la formule pourrait inclure une sorte d'initiation de ce public manifestement nouveau au monde bien particulier de la musique de chambre. Déjà, l'écoute est très attentive. Parfait. Il faudrait simplement faire savoir que les applaudissements après chaque mouvement sont superflus et, surtout, qu'ils détruisent le climat que les musiciens cherchent à créer.

MUSIQUE ET LITTÉRATURE. Mardi soir, Maison symphonique, Place des Arts. Présentation : OSM.