Les concerts gratuits de l'OSM dans les parcs sont de retour cette semaine. Pour la deuxième année, Sébastien Benoit en sera l'animateur. Rencontre avec un communicateur toujours à la recherche de nouveaux défis.

«Comme animateur, j'aime sortir de ma zone de confort, confie-t-il. Je l'avoue honnêtement, je ne connais pas la musique classique comme je peux connaître le rock ou la musique pop, mais je crois que justement, le but de ces concerts est de rendre cette musique accessible au plus grand nombre de gens possible.»

Et il a beau animer à la radio et à la télévision depuis plus de 10 ans, parler en direct devant une foule immense lui permet de vivre une tout autre expérience.

«L'an dernier, j'étais stressé, dit-il. Animer devant 20 000 personnes comme c'était le cas au parc Maisonneuve, de voir cette marée humaine, ça a été extraordinaire. Les gens de l'OSM m'ont fait confiance et m'ont laissé faire les choses à ma façon. Ça fait partie de mes plus beaux souvenirs de l'an dernier.»

D'ailleurs, depuis ce bain de classique, il a commencé à en écouter plus souvent! Il découvre petit à petit les grands compositeurs, un peu comme c'est le cas pour une bonne partie des spectateurs qui assistent aux concerts dans les parcs.

«L'OSM a voulu aller chercher un communicateur qui a une passion pour la musique, quelle qu'elle soit, mais qui n'est pas nécessairement un spécialiste. Dans l'auditoire, il y aura à la fois des connaisseurs, des amateurs comme moi, mais aussi beaucoup de curieux qui seront à un concert de musique classique pour la première fois. J'ose espérer que je peux être l'élément qui représente tout ce monde-là.»

Une histoire derrière la musique

D'ici là, il fait ses devoirs. Alors qu'il vient de terminer les enregistrements en rafale de Connivence - 40 émissions en 8 jours -, il s'immergeait dans l'univers du classique en prévision des concerts au moment de rencontrer La Presse. D'abord, en se familiarisant avec les pièces au programme. Ensuite, en lisant tout ce qu'il peut trouver sur ces oeuvres et leur contexte historique pour dénicher des anecdotes intéressantes.

«Mon rôle est de parler du compositeur, de la pièce et des histoires qu'il y a autour», dit-il. L'animateur est très conscient qu'il n'a rien d'un musicologue. Mais il aime apprendre, et se dit curieux.

«L'idée, ce n'est pas de donner des explications sophistiquées sur les éléments musicaux, mais plutôt de raconter une histoire derrière une pièce, ajoute-t-il. C'est quelque chose que je fais déjà dans mon émission de radio quotidienne, Le bonheur est à 4 heures. Prenez la chanson Drops of Jupiter, du groupe Train. La pièce parle de gens qui reviennent à la maison après un long voyage. C'est ce que les passagers de la navette Columbia écoutaient quand ils rentraient sur terre, mais la navette a explosé. Quand on sait cela, ça change tout dans notre façon de l'écouter.»

Ambiance décontractée

Les concerts gratuits attirent une foule bigarrée où se côtoient des gens de tous âges. «On a beau être dans un parc où ça circule partout, pendant ces 90 minutes, on est dans une bulle où tout s'arrête, constate l'animateur. Les gens écoutent religieusement la musique. C'est fascinant.»

Toutefois, l'ambiance y est évidemment bien plus décontractée que dans une salle de concert.

«À la fin, l'an dernier, la foule était en délire. Je leur ai demandé s'ils voulaient entendre une autre pièce et là, ça s'est passé comme dans un show rock. Des gens criaient: le Boléro! Le Boléro! Alors ils l'ont joué.»

Allumer l'étincelle

«Parmi ces spectateurs, certains vont devenir des amateurs et vont éventuellement s'abonner à l'OSM, mais peut-être que ça va simplement allumer une étincelle, dit-il. On m'a raconté que c'est en assistant à un concert gratuit dans un parc que Kent Nagano a décidé de devenir musicien. J'ai le droit de rêver: peut-être que quelqu'un va écouter ça et devenir un jour musicien dans un orchestre.»

Cette année, le programme, intitulé «Voyage en Russie», comprend des oeuvres très accessibles et pour la plupart archi-connues du répertoire russe, dont la valse du Lac des cygnes et l'Ouverture 1812 de Tchaïkovski. L'OSM sera dirigé par Nathan Brock.

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OSM, mardi 26 juillet, 19h30, parc de l'île Lebel, Repentigny; mercredi 27, 19h30, parc Multisports, Mont-Saint-Hilaire, et jeudi 28, 19h30, parc de l'Honorable-George-O'Reilly, Montréal (Verdun).