Le NEM terminait sa saison la semaine dernière devant 125 personnes. La SMCQ terminait la sienne hier soir devant 150. Presque les mêmes chiffres. Mais il faut voir le contexte. La SMCQ se produisait à la Chapelle historique du Bon-Pasteur, d'une capacité de 150 places, et faisait donc salle comble, alors que le NEM jouait à Claude-Champagne, salle qui peut recevoir 1000 personnes.

Dans un cas comme dans l'autre, nous sommes devant un répertoire - la musique actuelle - qui intéresse peu de monde, il faut bien le reconnaître: 125 ici, 150 là.

Assez curieusement, la SMCQ agissait hier soir comme présentateur de l'Ensemble Transmission, formé de six membres dont trois viennent du NEM: le percussionniste Julien Grégoire, le violoniste Alain Giguère et la violoncelliste Julie Trudeau. Les autres sont la pianiste Brigitte Poulin et le flûtiste Guy Pelletier (tous deux requis dans chacune des six pièces au programme) et la clarinettiste Lori Freedman.

Walter Boudreau, le pittoresque directeur artistique de la SMCQ, souhaite la bienvenue à sa façon bien particulière: «Chers électeurs, la SMCQ va prendre le pouvoir à Ottawa!»

Les deux premières pièces ne réunissent qu'une partie des musiciens. The Riot, du Britannique Jonathan Harvey, aux petits rappels d'airs connus, est un trio qui maintient un piano assez neutre au milieu de l'agitation extrême de la flûte (voire du piccolo, joué par le même musicien) et de la clarinette basse. Un quatuor suit : Feuilles à travers les cloches, du Français Tristan Murail. Malgré le titre «debussyste» un peu recherché, une bonne pièce, avec beaucoup de flatterzunge pour le flûtiste et cinq ou six tutti qui claquent et donnent à la chose une certaine unité.

Les quatre autres pièces réunissent la petite troupe au complet. Deux sont des créations : Der Tag mit seinem Licht, du Torontois Chris Paul Harman, et Music for Body-Without-Organs, de Nicole Lizée (tous deux présents dans l'auditoire).

Harman demande à certains musiciens de jouer de plusieurs instruments. Ainsi, Brigitte Poulin passe du piano au célesta, Julien Grégoire du vibraphone au piano-jouet, etc. En fait, la virtuosité de tous est plus intéressante à observer que le minimalisme de M. Harman. De la pièce de Nicole Lizée, j'ai surtout remarqué le plat de petites balles de ping-pong placé sur le piano, que la pianiste lance dans les cordes vers la fin - pas le plat, les petites balles!

Programme complété par Urban Canticle, de Michael Oesterle, assorti d'un vigoureux solo orientalisant de clarinette basse où brille Lori Freedman, et Le sourire de l'étoile bleue, de Cléo Palacio-Quintin, où l'instrumentation pareille à tant d'autres s'augmente d'une bande presque inaudible.

ENSEMBLE TRANSMISSION. Hier soir, Chapelle historique du Bon-Pasteur. Présentation : Société de musique contemporaine du Québec.