Bien connus par le disque et déjà entendus ici séparément, le violoncelliste français Gautier Capuçon et la pianiste vénézuélienne Gabriela Montero donnaient leur premier récital dans cette ville hier soir, à Pro Musica, devant une bonne salle.

Une voix au micro annonça d'abord deux changements: la première Sonate de Mendelssohn (op. 45) était remplacée par la deuxième (op. 58) et l'ordre du programme était modifié.

Le récital s'ouvrait donc sur les 15 notes très profondes de violoncelle seul que Prokofiev indique «piena voce» (c'est-à-dire «à pleine voix») au début de son op. 119, et que Capuçon alla puiser dans les entrailles de son Goffriller de 1701.

Cette saisissante entrée en matière donna le ton du récital entier, manifestement axé sur la sonorité que le jeune violoncelliste de 29 ans tire de son précieux instrument. Sonorité et technique vont évidemment de pair et M. Capuçon n'a rien à envier à qui que ce soit en fait de mécanique instrumentale.

Je ne saurais dire cependant que lui et Mme Montero, son aînée de plus de 10 ans, forment un tandem très convaincant. Il manque à leur rencontre cette osmose extrêmement délicate et absolument essentielle en musique de chambre. Le Prokofiev et le Mendelssohn se déroulèrent assez machinalement. La Sonate de Rachmaninov trouva les deux musiciens un peu plus inspirés.

En rappel, ils donnèrent d'ailleurs, du même compositeur, un arrangement de la 18e variation tirée de la Rhapsodie sur un thème de Paganini, à l'origine pour piano et orchestre.

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GAUTIER CAPUÇON, violoncelliste, et GABRIELA MONTERO, pianiste. Hier soir, salle Maisonneuve de la Place des Arts. Présentation: Société Pro Musica.

Programme:

Sonate en do majeur, op. 119 (1949) - Prokofiev

Sonate no 2, en ré majeur, op. 58 (1843) - Mendelssohn

Sonate en sol mineur, op. 19 (1901) - Rachmaninov