Les premières critiques de Das Rheingold publiées hier couvrent Robert Lepage d'éloges. Même Anthony Tommasini du New York Times, qui émet quelques bémols, félicite le metteur en scène québécois pour son travail inventif et sa direction des acteurs-chanteurs.

De l'autre côté de l'Atlantique, la critique s'emballe littéralement. Dans le Guardian britannique, Ed Pilkington lui accorde une note de 4 sur 5 et parle même d'un «triomphe» et de «performances glorieuses». La brillante scénographie détourne rarement l'attention de la musique que Lepage sert bien en usant des gadgets avec discrétion, ajoute-t-il.

Pilkington relève aussi les quelques huées qui se sont glissées parmi les applaudissements nourris, mais il ajoute: «Je crois que les cris d'approbation l'ont emporté, ce qui est une réussite majeure compte tenu de la clientèle régulière du Met, reconnue pour être réfractaire au changement.»

Dans le Telegraph de Londres, Claire Prentice écrit que Lepage a gâté le public avec un «étalage fascinant de magie virtuelle», et un «festin pour les yeux pendant les scènes intimistes entre les coups de théâtre». «Le verdict dans la salle était unanime: un triomphe à la fois subtil et spectaculaire, intime et épique.»

Au Canada anglais

Au Canada, le Toronto Star publie une critique dithyrambique intitulée «Lepage est un sorcier du Ring». Richard Ouzounian félicite Lepage pour son travail à la fois «traditionnel et révolutionnaire» et souligne qu'il a su éviter le piège mortel d'une adaptation littérale. Il y voit déjà un ajout de valeur au répertoire des grandes productions opératiques de l'univers.

Robert Everett-Green, du Globe and Mail, parle d'un spectacle digne de l'ovation à laquelle il a eu droit, et d'une performance exceptionnellement riche au plan de la magie scénique et du travail des musiciens. «Plusieurs metteurs en scène ont de la difficulté avec les passages purement orchestraux de Das Rheingold, mais Lepage s'en délecte», écrit le critique torontois.