Une forte assistance, où l'on reconnaissait plusieurs organistes locaux, écoutait hier après-midi la septième Sonate pour orgue de Raymond Daveluy telle que créée au Casavant des Saints-Anges de Lachine par Rachel Laurin.

Maître et disciple se retrouvaient ainsi. Rachel Laurin étudia l'orgue et la composition avec M. Daveluy avant d'être, pendant une quinzaine d'années, son adjointe à l'époque où il était titulaire du Beckerath de l'Oratoire Saint-Joseph. Elle l'assistait également dans l'organisation des récitals d'orgue des mercredis soirs d'été, qui font désormais partie de notre passé musical.

Comme dans ses précédentes Sonates pour orgue, M. Daveluy a conçu là une structure puissante et sévère, de couleur germanique, à la Hindemith, et très riche en développement contrapuntique. L'oeuvre en quatre mouvements a pris hier très exactement 44 minutes. À mon goût, c'est trop long. Mais il est clair que l'auteur l'a voulu ainsi.

Rachel Laurin, dont on pouvait suivre l'exécution sur grand écran, confirma là, une fois de plus, ses très impressionnantes qualités de technicienne et de musicienne, et notamment son sens de la registration et de la couleur.

On avait retrouvé tout cela en début de récital, dans la Grande Pièce symphonique, où l'organiste sut adapter les vastes ressources du Casavant de Lachine aux registrations prescrites par Franck, prenant même quelques «risques» comme cette caverneuse bombarde 16-pieds au pédalier pour le thème du Finale.

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RACHEL LAURIN, organiste. Hier après-midi, Église des Saints-Anges-Gardiens de Lachine. Orgue électropneumatique Casavant, 1920-2006; 68 jeux, quatre claviers manuels et pédale.

Programme:

Grande Pièce symphonique, op. 17, ext. des Six Pièces (1860) - Franck

Sonate no 7 (2009) (création) - Daveluy