Les «Journées Schumann» présentées au Musée des beaux-arts pour le bicentenaire de la naissance du compositeur se terminent ce week-end par trois concerts de musique de chambre dont le premier avait lieu hier en tout début de soirée.

Ce week-end final est axé sur la musique de chambre du grand romantique allemand. Deux ensembles locaux, le Quatuor à cordes SuperNova et le Trio piano-cordes Hochelaga, se partagent chaque concert selon une intéressante formule symétrique: on entend d'abord l'un des trois Quatuors à cordes, ensuite l'un des trois Trios pour piano et cordes. Une troisième et dernière oeuvre réunit des membres des deux groupes ou de l'extérieur.

Ces oeuvres de Schumann sont loin d'offrir l'intérêt de celles que Beethoven et Schubert, par exemple, ont destinées à ces mêmes combinaisons instrumentales. Au seul plan des thèmes, il est rare que la Kammermusik de Schumann égale en force et en originalité celle de ses deux prédécesseurs immédiats.

Des ensembles spécialisés et de la plus haute qualité parviennent parfois à donner à cette musique une certaine envergure. Ce n'est pas le cas ici. Je trouve bien étrange le nom choisi par le Hochelaga, mais je m'y suis fait, alors que je n'arrive pas à associer à la musique un nom comme SuperNova, lequel me semble plus approprié à autre chose - à quelque appareil électroménager, par exemple.

Mais là n'est pas la question. Le SuperNova et le Hochelaga sont formés de musiciens locaux que nous connaissons, que nous aimons et que nous respectons. Mais de là à dire qu'ils ont offert un grand concert, il y a un gouffre.

Le SuperNova - puisqu'il faut l'appeler par son nom - a livré une lecture simplement en place du premier Quatuor de l'opus 41, encore que le mouvement lent ait été pris à une lenteur d'enterrement. Cela dit sans la moindre allusion au nom Urgel Bourgie, très honorablement identifié à ces concerts.

Le SuperNova eut quand même le mérite de jouer juste, alors que le Hochelaga connut trop de problèmes de justesse pour qu'on les passe sous silence. Dieu merci, j'écoutais avec les partitions, sinon je serais tombé de sommeil.

La salle de 300 sièges était comble et l'ovation fut considérable, comme c'est toujours le cas dans cette ville. Soyons réalistes: il y a des gens qui n'entendent pas... ou qui ne veulent pas entendre.

Il n'y eut pas de rappel. C'est le meilleur souvenir que je rapporte de cette heure très longue et sans entracte.

QUATUOR SUPERNOVA et TRIO HOCHELAGA. Hier soir, auditorium Maxwell-Cummings du Musée des beaux-arts.

Programme consacré à Robert Schumann (1810-1856).