Le Quatuor à cordes Claudel-Canimex ouvrait sa saison samedi soir au Conservatoire devant quelque 100 personnes et avec une nouvelle coéquipière au second-violon. L'acoustique de la nouvelle salle découvre un Quatuor de Ravel travaillé dans le détail. Trémolos, pizzicati, infimes variations de dynamique : tout nous parvient avec clarté. L'esprit y est aussi et le contraste est frappant entre la sensualité du mouvement lent et l'agitation du finale.

Les quatre musiciennes s'adjoignaient la pianiste sherbrookoise Annik Sévigny pour le reste du programme. Le Claudel-Canimex reprend d'abord le Quintette de Rodolphe Mathieu (le père du célèbre André) qu'il enregistra en 1997 avec Réjean Coallier. De moins de 10 minutes au disque, la durée est passée à 12 minutes.

 

L'ombre de Fauré plane sur cette oeuvre bien écrite. Fauré, justement, termine le programme avec son très long Quintette op. 115 en quatre mouvements. Le groupe l'avait joué en 2005 avec Richard Raymond. Les cinq instruments sont sollicités presque sans répit pendant cette lourde demi-heure de verbiage quasi orchestral. Un pensum pour l'auditeur, un tour de force de la part des dames Claudel et leur invitée.