La Chorale du Conservatoire de Montréal, qui semble porter indifféremment ce nom et celui de Choeur du Conservatoire, offrait un programme intéressant mercredi soir à l'église Saint-Jean-Baptiste, sous la direction de son titulaire Louis Lavigueur. Dommage que l'auditoire n'ait pas été plus nombreux.

L'attrait principal du concert était la Messe solennelle pour choeur et deux orgues, op. 16, de Louis Vierne. L'église historique de la rue Rachel contient en effet les deux instruments prescrits, soit un grand orgue principal, à l'arrière de la nef, et un plus modeste orgue de choeur, à l'avant. L'oeuvre y avait d'ailleurs été donnée en 1990 sous la direction de Miklos Takacs.

La partition combine en de multiples façons les deux orgues, le choeur complet ou des sections de celui-ci, ce qui donne beaucoup de relief au texte liturgique dont le Credo est mystérieusement absent.

Ce programme centré sur les grands symphonistes français du début du XXe siècle comprenait également des oeuvres de Marcel Dupré et de Maurice Duruflé, tous deux élèves de Vierne. Les Motets op. 9 du premier et les Motets op. 10 du second, tout comme le Vierne, révélèrent une formation de 42 choristes équilibrée et sensible, mais aux ténors plutôt faibles en aigu et en justesse.

Invité à diriger l'op. 9 de Dupré, un élève en direction, Georges-Étienne d'Entremont, le fit avec talent. Deux élèves d'orgue de Jean LeBuis disposèrent de plus de temps pour montrer leur savoir-faire. En effet, en plus d'accompagner le choeur, ils défendirent avec éclat deux très difficiles pages du même Dupré. Jean-Michel Grondin avait choisi Résurrection, pièce finale de la Symphonie-Passion op. 23, et Jonathan Vromet, le Prélude et Fugue op. 7 no 1.

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CHORALE DU CONSERVATOIRE DE MUSIQUE DE MONTRÉAL. Dir. Louis Lavigueur. Solistes: Jean-Michel Grondin et Jonathan Vromet, organistes. Mercredi soir, église Saint-Jean-Baptiste.