Leon Fleisher inaugurait vendredi soir le volet classique de la programmation du nouveau complexe eXcentris, entouré de quelques collègues, dont sa femme Katherine, pianiste, le violoncelliste Matt Haimovitz, le corniste John Zirbel et ce vétéran américain de l'alto, Michael Tree.

Souvenir d'une longue période où le pianiste américain de 81 ans fut réduit à ne jouer que de la main gauche, la célèbre Chaconne pour violon seul de Bach transcrite par Brahms - et présentée par l'artiste en français - fut le point culminant de la soirée: 17 minutes d'une pensée intense et continue où chaque élément du contrepoint était bien à sa place.

 

Précédemment, dans trois Danses slaves de Dvorak transcrites pour piano à quatre mains, le pianiste et sa femme nous avaient offert le spectacle touchant d'un couple heureux de partager existence et expérience musicale.

Le Quintette op. 34 de Brahms révéla un Fleisher redevenu à l'aise à la main droite comme à la gauche, mais fut gâté ici et là par les miaulements du premier-violon. Le Scherzo fut joué avec feu cependant.

Une découverte en début de concert: le long et complexe Andante et Variations pour deux pianos, deux violoncelles et cor, op. 46, de Schumann (auquel ne participait pas M. Fleisher).

La salle où avait lieu le concert est une sorte de restaurant, avec des tables et des chaises. Bien qu'il n'y ait pas de service pendant l'exécution des pièces, deux spectateurs, devant moi, se sont fait apporter un petit repas... en plein Quintette de Brahms!

La musique mise à part, l'encadrement de l'eXcentris fait très «joint pour riches», style Knowlton-en-ville. Daniel Turp racontait à qui voulait l'entendre qu'il avait payé son billet plus de 100 $. Pour ma part, j'ai commandé à l'entracte un minuscule sandwich au homard. Le prix: 9 $, soit 3 $ de la bouchée.

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LEON FLEISHER, pianiste, et ensemble instrumental. Vendredi soir, salle Cassavetes de l'eXcentris.