Ce sont trois de nos jeunes instrumentistes les plus actifs: le pianiste François Zeitouni est aussi l'organiste du Gesù (où il a succédé à Aline Letendre), Jean-Sébastien Roy est violoniste à l'OSM et se produit aussi comme soliste, et le violoncelliste Benoit Loiselle est premier-pupitre des Violons du Roy. Également chambristes, les trois se présentaient à ce titre mercredi soir à la Maison Trestler et y avaient fait salle comble.

Leur programme était original. En première partie, chacun des deux cordistes jouait seul avec piano. Après l'entracte, les trois se retrouvaient pour deux trios.

Les 10 Sonates que Beethoven destina au duo violon-piano sont indiquées, selon la coutume de l'époque, «für Pianoforte und Violine». Le piano y a en effet le premier rôle et c'est dans cette optique que - peut-être inconsciemment - fut jouée la première Sonate (op. 12 no 1, en ré majeur). Le violoniste y parut un peu faible par rapport au pianiste, lequel nous valut les meilleurs moments de musique, et ce, malgré quelques fausses notes.

Le violoncelliste suivit avec deux Fauré: la superbe Élégie, où la sonorité semblait naître de l'intérieur, et la deuxième Sonate (op. 117, en sol mineur). Les deux coéquipiers prolongèrent le climat de l'Élégie dans la marche funèbre du deuxième mouvement et rendirent sans retenue l'espièglerie du scherzo final.

Le violoniste retrouva son aplomb dans les deux trios d'après-entracte, leur assurant ainsi l'équilibre voulu. Le Haydn (no 32, en la majeur, Hob.XV: 18), élégant mais sans mièvrerie, déboucha sur un finale plein d'humour. Retour à Fauré pour la conclusion: Trio en ré mineur, op. 120. Seule oeuvre du compositeur pour cette formation, c'est le produit sombre et abstrait d'un musicien presque octogénaire et les trois jeunes chambristes l'abordèrent dans cet esprit.

Le pianiste fit encore bien des fautes, et ce, dans les deux trios, mais il faut se rappeler qu'il jouait dans le programme entier et qu'il était en quelque sorte le meneur de jeu du concert.

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FRANÇOIS ZEITOUNI, pianiste, JEAN-SÉBASTIEN ROY, violoniste, et BENOIT LOISELLE, violoncelliste. Mercredi soir, Maison Trestler, de Vaudreuil-Dorion. Présentation parlée: Dominique Morel.