Toujours désireux de démocratiser la musique classique, l'Orchestre symphonique de Montréal est de retour dans les parcs cet été pour une série de trois concerts. Après un tour du monde en musique, les mélomanes pourront se transporter dans l'espace à l'occasion d'une activité d'observation des étoiles.

De Pythagore à Galilée, en passant par Kepler, les scientifiques ont souvent tenté d'établir des liens entre l'organisation de la musique et l'organisation du ciel. Pour renouer avec cette tradition, le Planétarium de Montréal et l'Orchestre Symphonique de Montréal (OSM) organisent cette semaine trois prestations musicales en plein air suivies d'un atelier d'observation du ciel au télescope.

 

Cette année, le premier chef assistant de l'OSM, Stéphane Laforest, a préparé un programme de pièces généralement appréciées du grand public. L'orchestre interprétera notamment le Boléro de Ravel, l'ouverture de Guillaume Tell de Rossini, un extrait de West Side Story de Bernstein, le Capriccio italien de Tchaïkovsky et Danses des célestes du Ballet Yugen de Toyama. Un arrangement de Stéphane Laforest de plusieurs gigues et reels tirés du folklore écossais, irlandais, québécois et américain sera également interprété par les musiciens.

Pour préparer les spectateurs à l'atelier d'observation des étoiles, la prestation se terminera par un mouvement de la suite symphonique tirée de la trame sonore du film Star Wars. «Avec des pièces du Japon, des États-Unis, de l'Europe et du Québec, on fait le tour de la planète en musique», lance Stéphane Laforest. «Ensuite, on voyage dans l'espace!»

Le partenariat entre l'OSM et le Planétarium est né dans le cadre de l'Année mondiale de l'astronomie.

Pour le porte-parole de la soirée au Québec, l'astronome Pierre Chastenay, les concerts de l'OSM dans les parcs sont un bon prétexte pour voir comment la musique et l'astronomie ont évolué de façon parallèle.

L'astronome raconte que dès le IVe siècle avant Jésus-Christ, Pythagore a tenté d'établir que les progressions entre les tons musicaux des gammes correspondaient à la progression des distances qui séparent les planètes de la Terre. Plus tard, Kepler et Galilée se sont également penchés sur le lien qui unit les deux univers. «Le lien entre la musique et l'astronomie remonte à la nuit des temps», explique Pierre Chastenay.

«Au fur et à mesure que les idées ont progressé en astronomie et que l'univers est devenu de plus en plus vaste, de plus en plus complexe et de moins en moins déterministe, on est arrivé avec des musiques dissonantes, atonales comme celles de Chostakovitch. Des formes musicales qui étaient moins organisées et mécaniques que celles qu'on entendait à l'époque de Bach, Mozart, Beethoven et les autres.»

Le 21 juillet au parc Daniel-Johnson à Granby, le 23 juillet au parc Ahuntsic à Montréal et au parc de l'île Lebel à Repentigny le 28 juillet. Les trois concerts, animés par André Robitaille, débutent à 19h30.