Montréal Baroque clôturait ses quatre jours de Purcell avec Dido and Aeneas, l'unique opéra du compositeur fêté. C'était dimanche soir, à la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours de nouveau remplie à sa pleine capacité.

Inspirée de l'Énéide de Virgile, l'oeuvre en trois actes tassés sur une heure (65 minutes cette fois-ci) a pour sujet la mort où se réfugie la reine Didon, abandonnée par le héros Énée. D'abord présenté samedi soir au Domaine Forget, le petit spectacle mis en scène par Pierre Saint-Amand réunissait Vicki Saint-Pierre en Didon, Dion Mazerolle en Énée, ainsi que huit choristes et l'Ensemble Masques d'instruments anciens, le tout dirigé du clavecin par Olivier Fortin.

Une scène avait été aménagée dans le choeur, devant une grande toile blanche sur laquelle étaient projetées diverses images : vues de Carthage, mer en mouvement, flammes suggérant le monde des sorcières, les vilaines responsables de la séparation des deux amants.

Aux plans visuel, dramatique et musical, cette conception de Dido and Aeneas se tenait. Il y avait là beaucoup d'action - parfois même un peu trop, compte tenu de l'exiguïté du plateau - et le jeu des deux protagonistes était convaincant : cette Didon était héroïque et cet Énée, résigné. Vicki Saint-Pierre possède un solide soprano mais le baryton de Dion Mazerolle est sec. Samantha Louis-Jean a peut-être été la révélation du spectacle en Belinda, soeur et confidente de Didon, toujours vive et attentive, avec une voix superbe.

Beaux costumes d'époque. En contraste, simples costumes noirs et neutres pour les sorcières (dont certains hommes de l'entourage de la reine, déguisés), qui conféraient à leurs voix la couleur appropriée. Le petit ensemble instrumental joua impeccablement.

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Dido and Aeneas, opéra en trois actes, livret de Nahum Tate d'après Virgile, musique de Henry Purcell (1689). Dimanche soir, Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours. Festival Montréal Baroque.