Charbel Rouhana est joint au Liban, en périphérie de Beyrouth. Marié, père de deux enfants, l'oudiste libanais a été de plusieurs aventures musicales orchestrées par son cousin et ami, le compositeur et chanteur Marcel Khalifé.

Invité pour la première fois au Festival monde arabe, ce réputé oudiste prévoit présenter un programme varié, migration entre musiques instrumentales et chansons, entre folklore et compositions originales.

 

«C'est la première fois que je présente ma musique à Montréal avec des musiciens locaux. C'est un plaisir que d'expérimenter avec des artistes d'ailleurs», annonce Rouhana.

Ainsi, l'oudiste sera accompagné par des instrumentistes de l'ensemble québécois Oktoecho: Kaïf Demers, clarinette, Ioav Bronchti, violoncelle, Alexandre Duguay, violon, Tony Abras, darbouka. On précisera que Charbel Rouhana a passé quelque temps dans notre île pour faire répéter sa musique à ses nouveaux collègues. Ouverture à l'Autre, donc.

«Au Liban, rappelle l'interviewé, il est très courant de parler plusieurs langues, bref d'avoir une relation naturelle avec les cultures étrangères. Mais il faut, je crois, maîtriser sa propre culture avant d'entamer une aventure avec les autres musiques du monde.»

Visiblement, cette maîtrise du patrimoine musical libanais et arabe a conduit Charbel Rouhana à créer de fins métissages qui ne désamorcent en rien l'arabité de son oeuvre.

«Mon instrument, par exemple, est enraciné dans la musique arabe, dans l'inconscient de mon peuple. En ce sens, je reste fidèle à ma tradition musicale ce qui ne m'empêche pas de progresser. On dit que le monde est devenu un village, nous sommes tous effectivement influencés par plusieurs courants, par plusieurs genres musicaux. L'important pour moi, c'est de construire un pont.»

Charbel Rouhana se produit ce soir, 20h, à la Cinquième Salle de la Place des Arts.