L'Opéra de Montréal (OM) sort du rouge. Son déficit de 2 millions est maintenant éliminé. C'est l'aboutissement de son «plan de redressement draconien» lancé en août 2006.

L'OM espérait alors résorber son déficit en trois ans. Il a finalement réussi en seulement deux ans, réalisant même un surplus de 25 000 $. Une «performance historique dans les annales des institutions artistiques canadiennes», s'est félicité hier en conférence de presse son directeur général, Pierre Dufour.

L'opération ne s'est pas faite sans heurts. En 2006, l'OM a licencié la moitié de son personnel (13 employés), et a dû réduire le nombre de ses productions annuelles de cinq à quatre.

Pendant la même période, le taux d'occupation des salles a augmenté. Pour les saisons 2006-2007 et 2007-2008, 81% des billets ont été vendus, contrairement à 74 % pour 2005-2006.

L'augmentation la plus marquée vient des 18 à 30 ans. Dans ce groupe d'âge, le nombre d'abonnés est passé de 354 à 1300 depuis cinq ans. «La majorité des profits générés viennent de ces hausses. Le phénomène n'est pas montréalais, il est international. On assiste partout au dépoussiérage de l'art lyrique», observe Alexandre Taillefer, président du conseil d'administration de l'OM.

Pour les quatre prochaines années, l'OM pourra compter sur une augmentation de 100 000 $ de sa subvention du Conseil des arts et des lettres du Québec. À cela s'ajoutent les subventions des Conseils des arts de Montréal et du Canada, qui restent les mêmes.

Le nombre d'employés augmentera-t-il maintenant? «Cela dépendra des activités à venir», répond Pierre Dufour.

Pour la prochaine saison, l'OM présentera La fanciulla del West de Puccini, Les pêcheurs de perles de Bizet, Macbeth de Verdi, Lucia di Lammermoor de Donizetti et Starmania Opéra de Plamondon et Berger.

«Starmania est un tremplin pour le retour d'une cinquième production, que l'on souhaite aussi pour les années à venir», explique Michel Beaulac, directeur artistique de l'OM.