Quand son premier album, Idées blanches, nous est arrivé en mai dernier, un an et demi après sa parution en France, Vianney Bureau avait déjà été consacré artiste interprète de l'année aux Victoires de la musique dans son pays. Depuis, il s'est produit deux soirs sur les scènes extérieures des FrancoFolies montréalaises et Céline Dion a enregistré une de ses compositions.

Son deuxième album, intitulé Vianney, est attendu le 25 novembre, précédé depuis peu par Je m'en vais, une fort jolie chanson sur le thème de l'échec amoureux.

À 25 ans, celui qui nous revient à l'Astral ce soir est en pleine ascension. Ses chansons, dans lesquelles il prend un plaisir évident à jouer avec les mots et les sonorités, ont séduit un vaste public de l'autre côté de l'Atlantique.

«J'ai vécu tellement des choses différentes que j'ai vraiment eu trois vies en une en l'espace d'un an, nous disait-il lors d'une escale à Montréal au début du mois pour participer à l'émission Belle et bum. Ç'a été soudain, mais pas brutal.»

N'empêche, il a trouvé rafraîchissant de se produire aux Francos montréalaises devant un public qui ne savait pas tout de lui.

«Franchement, c'était vraiment extraordinaire parce que j'ai enchaîné 150 dates en France à faire les mêmes chansons devant des gens qui chantent tous tout le temps. C'était hyper excitant parce qu'il y avait une écoute canadienne qui était toute neuve.»

«Je m'étais dit que j'abordais le concert comme le tout premier en France. J'ai bien fait parce que j'ai vraiment passé un bon moment.»

Comme il le fait en France - et comme il entend bien continuer à le faire après la sortie de son deuxième album -, Vianney chante seul avec sa guitare, une formule qui lui donne plus de liberté et qu'il essaie de «pousser le plus loin possible».

«Je suis un piètre guitariste, un chanteur moyen, mais quand ça va ensemble, ça peut marcher», ajoute-t-il dans un élan de modestie.

Pas fou de la notoriété

La musique a toujours été la grande passion de Vianney, mais il ne pensait pas en faire un métier. Avant de se consacrer à la chanson, il a été pensionnaire dans un lycée militaire pendant trois ans puis il a étudié le commerce et le stylisme. Il ne renie rien de ces expériences fort différentes, bien au contraire.

«Le lycée militaire, j'ai adoré, mais il fallait que je change, donc j'ai fait du commerce et, quand il a fallu que je change encore, j'ai fait du stylisme. Je ne m'attache pas aux choses, mais je m'intéresse beaucoup à des trucs différents. Et pourtant, dans tout cela, il y a une discipline qui est commune. Le stylisme, c'est peut-être encore plus discipliné que l'armée. C'est tellement dur, on travaille tellement, on ne dort tellement pas et il faut être tellement rigoureux.»

Vianney adore la musique, mais il ne s'attache pas davantage à ce nouveau métier. «Je ferai toujours des chansons - c'est un truc trop naturel -, mais le métier, même la tournée, je n'y suis pas attaché. Je sais que cette vie-là ne m'ira pas pour toujours.»

«La notoriété, je n'aime pas vraiment ça, poursuit l'auteur-compositeur-interprète. Plus je suis devenu connu en France, plus j'ai eu conscience d'être normal. Il y a un déséquilibre parce que j'ai le sentiment d'être comme celui qui me demande une photo.»

Récemment, Vianney a goûté au plaisir d'écrire des chansons pour d'autres. Un ami à lui qui travaille dans une radio avait entendu dire que Céline Dion cherchait des chansons et Vianney lui en a écrit une, que l'ami en question a fait entendre à Scott Price, directeur musical de la chanteuse. À la dernière minute, Ma force a été retenue par Céline Dion et on peut l'entendre chez nous dans la version de luxe de l'album Encore un soir.

«C'était une vraie expérience pour moi parce que Céline, c'est un monument et j'écrivais très peu pour d'autres personnes à ce moment-là. Après, ça m'a donné envie d'en faire un peu plus, pour Julien Clerc, pour Gérard Lenorman...»

Il faut dire que Vianney a des goûts musicaux pour le moins éclectiques. Aux Francos de Montréal, celui qui vénère Barbara, Brassens et Dick Annegarn a jumelé une de ses chansons à du Pierre Lapointe, dont il est un grand fan, puis il a repris La nuit je mens de Bashung. Un soir donné, il peut aussi bien chanter du Rihanna.

«J'écoutais un truc d'Ariana Grande en duo avec Nicki Minaj, ce n'est vraiment pas ma culture, mais je trouve ça trop bien fait, lance-t-il. Parfois, c'est si bien écrit et composé que c'est assez facile de le reprendre parce que le travail est bien fait en amont.»

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À l'Astral ce soir, 20 h.