«J'ai vraiment fait comme un voyage d'apprentissage de la musique», lance Lisa LeBlanc, qui a lancé vendredi son deuxième album, Why You Wanna Leave, Runaway Queen? Le fruit de quatre ans de tournée et d'ateliers de perfectionnement à la guitare et au banjo.

«Je voulais faire un album pour dire que j'ai fait un album et donner quelque chose aux gens, mais moi, je fais des shows dans la vie. J'ai 21 ans, je veux juste voyager... Avec toute la promo, j'ai hâte de retourner dans mon char

Voilà comment Lisa LeBlanc concluait l'entrevue qu'elle nous avait donnée en mars 2012, avant la sortie de son premier album officiel.

Avant même de connaître le succès avec l'hymne Aujourd'hui, ma vie c'est d'la marde et de vendre 140 000 albums, l'auteure-compositrice-interprète acadienne ressentait le besoin d'être dans sa bulle.

Voir la musique comme une carrière, très peu pour Lisa LeBlanc. Dans son cas, ce n'est pas cliché d'affirmer que c'est un mode de vie.

Un mode de vie nomade et un apprentissage constant. Après un EP sorti en novembre 2014, Lisa LeBlanc a fait paraître hier l'album Why You Wanna Leave, Runaway Queen?, composé en majorité de pièces en anglais.

«C'est un guitar hero album, lance Lisa LeBlanc. C'est peut-être un peu excessif, mais je suis une guitar nerd. J'aime les bons guitaristes. En plus, là, j'ai un bassiste...»

Apprendre de ses voyages

Au cours des dernières années, Lisa LeBlanc a fait des tournées - notamment dans l'Ouest canadien - dans des circuits à défricher. «J'adore recommencer à zéro, cela me fait du bien, mais cela m'a fait apprécier la chance que j'ai au Québec d'avoir une amazing crowd

«J'avais le goût de traverser le Canada en van depuis des années. Ç'a été intense, mais nous avons rencontré vraiment du bon monde. J'aime être dans un char. Et j'aime la géographie nord-américaine.»

Lisa LeBlanc a fait un pèlerinage musical dans le sud des États-Unis et un voyage au Costa Rica. Elle est retournée à Nashville, où elle a des amis. Elle a passé du temps à Austin, au Texas, et à Ashville, en Caroline du Nord, et elle a parfait ses techniques musicales à Eunice, en Louisiane, au fameux Blackpot Camp.

«C'est un festival de musique et de bouffe cajun. J'ai fait des workshops de guitare et de banjo, et j'ai appris plein d'affaires.»

Cela s'entend sur son nouvel album. Les guitares et le banjo y prennent toute la place.

Lisa LeBlanc compte dorénavant le bassiste Benoît Morier au sein de son groupe, complété par Jean-Philippe Hébert et Maxime Gosselin. «C'est un bel ajout. Ça change beaucoup les arrangements et ça nous ouvre plus de portes. Il y a beaucoup de lignes de basse, donc on peut faire plus de lead à la guitare.»

Louis-Jean Cormier a réalisé l'album en français de Lisa et Emmanuel Éthier, son EP... «J'ai toujours travaillé avec du awesome monde», souligne-t-elle.

Cette fois-ci, Lisa LeBlanc a confié la réalisation de son album à Joseph Donovan. «C'est toujours tough de trouver quelqu'un qui va fitter, explique Lisa. J'adore les premiers albums de Sam Roberts, qui sont réalisés par Joseph. En plus, il avait mixé deux tounes de mon EP, mais je ne l'avais jamais rencontré. Il habite dans NDG, donc il est accessible.»

Le mariage artistique entre Lisa et Joseph est réussi, et il fait honneur à toutes les déclinaisons du folk. Ici, une chanson épurée, 5748 km, qui cite la distance entre Moncton et Vancouver. Là, la fameuse reprise d'Ace of Spades de Motörhead, une pièce en français, Ti-gars, et une autre bilingue, Eh Cher (You've Overstayed You're Welcome).

Sam Roberts figure sur le plus récent extrait aux courbes pop-rock, I Love You, I Don't Love You, I Don't Know. «La chanson qui reflète les relations 2.0 en 2016. La toune qui ressemble le moins à ce que j'ai fait avant. Le groove est influencé par l'afrobeat», explique Lisa LeBlanc.

City Slickers and Country Boys s'est avéré un grand défi pour la musicienne. «La grosse toune challenging pour moi pour la guit'.»

«Less Is More»

La devise de Lisa LeBlanc en studio: «less is more». Pas trop de couches qui permettent d'enjoliver «une toune plate». «Il faut que cela marche en feu de camp», résume-t-elle.

Lisa LeBlanc incarne la rigueur et la ferveur musicale. «Je suis une hardcore mélomane, dit-elle. Je suis constamment à la recherche de nouveau stock. J'aime aller voir des shows... C'est tellement nourrissant. J'aime aller dans les record stores et aller acheter des vinyles de musique hawaïenne au Renaissance.»

Jeudi prochain, c'est au Corona qu'elle lancera Why You Wanna Leave, Runaway Queen? avant de repartir en tournée au Québec, dans le reste du pays, en France et sans doute aux États-Unis.

Bonne route, Lisa.

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FOLK-ROCK. Why You Wanna Leave, Runaway Queen? Lisa LeBlanc. Bonsound.

Image fournie par la maison de disques

Why You Wanna Leave, Runaway Queen? de Lisa LeBlanc