Trois mois après la sortie de son album en 2014, Serge Fiori a reçu un vibrant hommage aux FrancoFolies de Montréal. Une rétrospective de son oeuvre ainsi que l'intégralité de son plus récent opus ont été interprétées notamment par Antoine Gratton, Alexandre Désilets, Marie-Pierre Arthur et Catherine Major. À la suite du succès des Fioritudes, l'équipe a décidé de partir en tournée au Québec. Le coup d'envoi de cette série de représentations sera donné au Théâtre Outremont le 15 janvier prochain. Serge Fiori et Catherine Major ont rencontré La Presse pour parler de cette aventure.

Serge Fiori, vous étiez dans la salle [Wilfrid-Pelletier] lors de la représentation aux FrancoFolies. Comment avez-vous trouvé le spectacle?

Serge Fiori: C'était à deux niveaux. Je capotais de voir le talent de cette gang-là, parce que je dois dire que je suis fan de Marie-Pierre Arthur, Catherine Major, Alexandre Désilets et Antoine Gratton. Et en même temps, je devais affronter cet hommage, puisque j'y repassais mon écriture de vie. J'étais brisé en deux de voir tout ça, de voir tout ce que j'avais fait et comment je l'avais fait.

Catherine Major: Et même si tu n'étais pas sur la scène, c'était toi que les gens venaient écouter.

Serge Fiori: Oui, et c'est ça qui était surréaliste pour moi. Même si j'étais caché dans mon banc, c'était mon oeuvre que les gens étaient venus entendre.

Cette soirée était chargée d'émotion.

Catherine Major: Complètement! Nous aussi, sur scène, nous l'étions. Je suis rarement stressée comme ça avant un show, mais il y avait vraiment une charge émotive dans ce spectacle-là. Entre autres par la distribution: Antoine, Alexandre, Marie-Pierre et moi, nous avons tous le même âge. Nous avons tous été marqués de la même manière par tes chansons, Serge. Et sur scène, nous avons volé. Je me suis sentie soulevée tout au long du spectacle par la puissance de cette musique-là. C'était un cadeau qu'on s'offrait.

En première partie du spectacle, vous avez présenté les chansons de Serge Fiori écrites avant 2014. En deuxième partie, c'était l'intégrale du dernier album. Serge, étiez-vous surpris de voir que les gens applaudissaient autant la deuxième que la première partie?

Serge Fiori: Oui, ça m'a surpris. Déjà, c'était surréaliste de voir que le nouvel album, sorti trois mois plus tôt, recevait un hommage aux FrancoFolies. C'était bien dur à prendre émotivement.

Quels sont les pièges dans des spectacles hommage comme celui-là?

Catherine Major: De trop vouloir copier. On ne peut pas copier Serge Fiori, ce n'est pas possible. Et il ne faut pas aller trop loin non plus, parce que ce sont des monuments. Il faut donc faire quelque chose qui nous soit propre, tout en respectant l'espèce d'intensité et d'émotion primaire lors de la création et de l'interprétation.

Un an et demi après cette représentation, la tournée Fioritudes sillonnera le Québec. Serge, avez-vous un pincement au coeur de ne pas monter sur scène, vous aussi?

Serge Fiori: Toujours, tout le temps. [Sourire] Je me demande chaque fois: pourquoi je ne peux pas? [Rires]

Catherine Major: Il manque plein de tounes dans le show, donc, si tu veux venir... Je propose un duo surprise! [Rires]

Mais vous devez être ravi de savoir que ce nouvel album va voyager dans tout le Québec.

Serge Fiori: C'est incroyable, je suis vraiment touché. Ils vont être en tournée avec mon nouvel album; je suis très ému. Je n'aurais jamais pensé que ce serait arrivé. Il y a des hommages pour mes albums précédents. Mais là, c'est mon nouvel album qui va vivre.

Catherine Major: Ce sont tellement de belles chansons, c'est tellement puissant. Et puisque nous sommes quatre musiciens, nous sommes très interpellés par ce genre de répertoire. Antoine joue de la guitare. En fait, il joue toute sorte d'affaires. Moi, je joue du piano.

Serge Fiori: C'est ça, c'est comme un band!

Catherine Major: C'est un peu ce que nous avions comme impression, sans prétention. Mais nous ne sommes pas encore allés au bout de l'idée.

Serge Fiori: Eh bien, allez-y, allez-y! Et merci, Catherine. Merci pour tout.

Catherine Major: C'est plutôt l'inverse, merci à toi.

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Au Théâtre Outremont le 15 janvier; à Brossard le 16 janvier; à Saint-Jérôme le 21 janvier; à Valleyfield le 22 janvier; à Laval le 24 janvier; à Longueuil le 28 janvier; à Gatineau le 29 janvier; à L'Assomption le 30 janvier; à Québec le 6 février.