Il s'est hissé au sommet du palmarès britannique des ventes dès la sortie de son premier album, a succédé à Adele et Sam Smith comme «choix de la critique» aux BRIT Awards, les billets pour chacun de ses concerts s'écoulent à une grande vitesse... Difficile de croire que tous ces exploits sont ceux de James Bay, jeune homme de 24 ans originaire de Hitchin, une petite ville au nord de Londres.

En entretien avec La Presse, le jeune Anglais s'est dit heureux, mais on le sent étonnamment très terre à terre.

«J'ai travaillé fort pour cet album, alors c'est sûr que quand j'ai appris la nouvelle qu'il s'était classé numéro 1 [au Royaume-Uni], j'étais aux anges», a dit le chanteur, encore euphorique devant le succès remporté par son album folk-soul Chaos and the Calm.

Cette semaine, il traverse l'Atlantique pour donner, samedi à Montréal, le premier concert de sa tournée nord-américaine. Un rêve devenu réalité pour cet artiste qui s'échinait à reproduire le jeu de ses idoles dans sa chambre lorsqu'il était adolescent.

«J'avais 11 ans quand j'ai entendu Layla de Derek and the Dominos, raconte-t-il. Le jeu de guitare m'a impressionné à un point tel que j'ai voulu apprendre à jouer. Je me suis mis à écouter beaucoup de chansons et à imiter des artistes que j'admire, comme Stevie Ray Vaughan et Eric Clapton.»

Cette passion grandissante l'a poussé à composer sa première chanson et à commencer à faire la tournée des bars.

Enregistrement à Nashville

Dix ans plus tard, c'est à Nashville que James Bay s'est retrouvé pour enregistrer Chaos and the Calm aux côtés du producteur Jacquire King.

«Mon imprésario m'a demandé de faire la liste de mes disques préférés et on s'est rendu compte que Jacquire King était derrière les commandes de la plupart d'entre eux. Je ne pensais pas qu'il allait me prendre au sérieux, mais quand il a écouté ma maquette, il m'a rappelé tout de suite. J'étais complètement béat.»

L'Américain, qui a travaillé avec des artistes comme Norah Jones, lui a permis de peaufiner son talent et l'a poussé à améliorer son chant soul. Jacquire King fait partie, selon James Bay, des personnes qui l'ont aidé à devenir l'artiste qu'il est aujourd'hui.

«Il faut savoir bien s'entourer dans cette industrie. Les personnes avec qui je travaille m'ont appris à me présenter sur scène sans jamais enlever ce qui est propre à mon identité.»

Garder son identité. Cela importe beaucoup à cet artiste qu'on surnomme le nouveau Sam Smith. Pourtant, selon lui, leur art est complètement différent. «Il est incroyablement talentueux, et si j'avais la moitié de son succès, je serais très heureux, mais je ne comprends pas cette comparaison», avoue-t-il.

Quoi qu'il en soit, c'est bien James Bay, le chanteur aux cheveux longs et à l'allure débonnaire, que l'on retrouvera samedi au Théâtre Corona. Un spectacle pour lequel les places se sont écoulées en deux jours seulement, à la grande surprise de l'artiste.

«Je suis tellement réjoui et excité, a dit le jeune Anglais, qui avait eu l'occasion de faire le spectacle d'ouverture d'Hozier l'an passé à Montréal. Le public montréalais est le meilleur et je ne dis pas ça pour faire de la promo. J'ai hâte. Je vais jouer tout mon album et j'espère que les Montréalais sont prêts!»

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Au Théâtre Corona, samedi à 19h.