«J'fais la narration de ma vie par-dessus des airs de violon», affirme Koriass dans sa chanson Enfant de l'asphalte. Ce sera bientôt plus vrai que jamais, puisque le rappeur québécois a décidé de se payer un «trip» orchestral pour les FrancoFolies.

L'été dernier, Koriass a lancé Rue des Saules, son troisième album, lors d'un spectacle au Club Soda dans le cadre des Francos.

«Je ne voulais pas refaire le même spectacle, alors j'ai décidé de présenter une formule différente», dit-il.

C'est en visionnant Late Orchestration, un concert de Kanye West enregistré à Londres avec orchestre à cordes, qu'il a eu l'idée d'utiliser lui aussi des instruments d'orchestre, quoiqu'en nombre plus modeste. Un saxophone, un trombone, une trompette, une flûte traversière, deux violons, un violoncelle et une contrebasse se joindront au band habituel du rappeur.

«Nous sommes en préproduction, et c'est vraiment excitant d'entendre mes chansons de cette façon, dit le chanteur. Ça ajoute une richesse incroyable à ma musique et je sais que les fans vont l'apprécier. C'est pour eux que je le fais en premier. Mais je le fais aussi pour moi, parce que c'est vraiment tout un trip de musicien et parce que ça ne s'est pratiquement jamais vu en rap au Québec.»

L'instinct

Difficile d'écrire des partitions d'orchestre quand on a appris la musique sur le tas, en rappant.

«Je suis un autodidacte, dit-il. Je fais de la production musicale et j'ai des notions musicales, même si je n'ai pas de grandes connaissances théoriques. Je sais jouer un peu de guitare et un peu de piano, mais je suis plus un gosseux de musique, un instinctif. La composition formelle m'est assez inconnue.»

Pour donner à ses chansons une dimension orchestrale et écrire les partitions, il a donc fait appel à l'arrangeur Hugo Trépanier.

«Pour moi, l'univers de la musique classique est un peu extraterrestre, mais j'en ai écouté dans ma vie. Ma playlist est très large. Le hip-hop est au coeur de ce que j'écoute, car c'est mon style, mais j'aime prendre des éléments d'autres styles musicaux. Tout bon musicien se doit d'être ouvert d'esprit et de connaître plusieurs genres s'il ne veut pas stagner.»

Chansons

Le spectacle comptera une vingtaine de chansons tirées des trois albums de Koriass, et quelques autres antérieures aux albums. «C'est le fun de prendre des vieilles chansons que j'ai enregistrées dans le sous-sol chez mes amis, à Deux-Montagnes, avec le son qui «griche», pour les adapter de façon orchestrale.»

Si l'adaptation de certaines pièces sera minimaliste en raison de leur rythme un peu cassé, la plupart se prêtent plutôt bien à l'exercice.

«J'écris avec des lignes mélodiques évidentes. Ça convient aux arrangements orchestraux. Il y a des résultats étonnants. Par exemple, L'ère de glace, qui va sonner un peu comme la musique de Ben-Hur. J'ai vraiment hâte de voir la réaction du public.»

Au Club Soda le 13 juin, 19h.