Jérôme Couture ne l'a pas volé: après 10 ans d'efforts et de travail comme musicien, son premier album vient enfin de naître. Le bachelier en musique, qu'on a découvert comme finaliste de l'émission La voix l'an dernier, roulait déjà sa bosse depuis longtemps avant de se tailler une place dans le coeur du grand public grâce à la puissance de la télévision.

Sa voix ressemble un peu à celle de Roch Voisine pour le timbre, mais fait aussi remonter des souvenirs de Patrick Bourgeois des BB pour ses intonations. Ici s'arrêtent les comparaisons, car le chanteur de 29 ans natif de Jonquière a ses idées, sa personnalité - forte et engageante - et il sait ce qu'il veut. D'autres, à sa place, auraient jeté l'éponge, mais ce persévérant s'est entêté à gagner sa vie comme chanteur malgré les embûches. Mission accomplie.

«Je ne me suis pas mis à chanter tout à coup, comme ça, juste pour aller à La voix, dit-il. En fait, j'hésitais beaucoup à y participer, car j'étais plus ou moins en faveur des concours. Je craignais que ça discrédite mon parcours et qu'on me colle une étiquette.»

Avant La voix, il avait chanté dans des revues musicales: Ecce Mundo, Québec Issime, Les Misérables, Elvis Story (comme choriste et danseur) et le spectacle Oh Boy au Casino de Montréal. En parallèle, il écrivait aussi ses chansons. Il a également été comédien dans des publicités télévisées.

«Après Oh Boy, j'ai été approché par une maison de disques et j'ai enregistré une maquette de mes chansons à mes frais. Mais le projet n'a pas abouti et ça a été une grosse déception. Ensuite, j'ai passé 11 auditions à Toronto, toujours à mes frais, pour le rôle de Marius dans la version anglaise des Misérables, et pour Notre-Dame de Paris. Je finissais systématiquement deuxième.»

Après toutes ces déceptions, il a décidé de changer d'approche. La voix est arrivée à point.

«Je me suis dit: j'ai fait tout ce que j'avais à faire, j'ai étudié, je connais mon métier. Et j'ai réalisé que dans le fond, en me bloquant l'accès aux concours, je me mettais des bâtons dans les roues. Je suis allé à La voix pour l'expérience et pour le plaisir, et je suis très content de l'avoir fait.»

Des chansons pour danser



Sa chanson Comme on attend le printemps, écrite pour la finale de La voix par son mentor Marc Dupré, tourne à la radio depuis déjà un an. À celle-ci s'ajoutent 10 nouvelles pièces bien rythmées, sans prétention, faites pour l'été et pour danser, qui risquent de beaucoup tourner à la radio dans les prochains mois.

«J'ai participé à l'écriture des paroles ou de la musique de cinq de mes onze chansons. Les autres ont été composées par différentes personnes: Marc Dupré, Nelson Minville, Tino Izzo - qui a écrit plusieurs chansons pour Céline Dion-, Amélie Larocque, Marc Laurent, Richard Charest, Gautier Marinov.»

Il voulait un disque dansant qui allait être «tripant» à faire en spectacle.

«En show, je veux faire des chansons qui bougent. J'ai toujours aimé le disco et la musique qui groove. Ça fait partie de moi et, en français, il n'y en a pas tant que ça.»

Il a donc participé à fond à toutes les étapes de la conception de l'album.

«J'étais là pour toutes les journées d'arrangement, j'ai choisi mon batteur, mon bassiste, et c'était important de m'impliquer parce que j'ai une vision. J'ai déjà réalisé de la musique, entre autres pour un championnat de snowboard et pour un spectacle extérieur des commémorations de la guerre de 1812. La musique me parle et je savais comment je voulais que ça sonne. Je suis un gars qui écoute de tout et j'espère que mon disque va plaire au plus grand nombre de gens possible. Toutes les musiques ont le droit d'exister.»

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JÉRÔME COUTURE

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