Peu après sa participation au 6e Festival de la poutine de Drummondville le week-end prochain, Coeur de pirate fera une pause. Mais Béatrice Martin sera partout. Explications.

Coeur de pirate n'est pas friande de poutine, mais de son festival mis sur pied par Les Trois Accords, si!

Celle qui était de la deuxième année du festival de Drummondville, avec ses copains de Radio Radio qui s'y produiront une troisième fois cette année, salue l'idée de tenir ce festival de trois jours au centre du Québec.

Elle sait que Drummondville ne dispose pas d'autant de salles de spectacle que les grands centres même si c'est là, au Cabaret Box Office, qu'elle a rencontré son ingénieur du son. Le Festival de la poutine, estime-t-elle, y joue un rôle essentiel parce que tout le monde, les enfants comme les plus vieux, peut assister aux concerts présentés au parc Woodyatt du 22 au 24 août et mettant également en vedette Les Cowboys Fringants, Karim Ouellet, Lisa LeBlanc et Robert Charlebois.

«C'est cool que ce soit organisé par Les Trois Accords, lance-t-elle. Parce que ce sont des musiciens, ils savent comment faire en sorte que ce soit cool pour nous aussi et pour les gens. C'est made in Drummond, et je trouve le concept attrayant. Je n'ai pas mangé de poutine la dernière fois, peut-être que je vais essayer cette fois-ci...»

La jeune maman a passé l'été à faire la tournée des festivals au Québec, tantôt seule, tantôt avec ses musiciens, s'arrêtant aussi bien aux FrancoFolies de Montréal et au Festival d'été de Québec que dans Charlevoix ou à Longueuil. Sur les plaines d'Abraham, elle a eu le bonheur de chanter Dans mon corps avec Les Trois Accords et la fanfare du Royal 22e Régiment. Une expérience qui l'a "transformée" tellement les 40 000 spectateurs dégageaient une énergie contagieuse.

«Les Trois Accords, je les connais depuis que je suis petite, dit-elle. On chantait Hawaïenne avec les moniteurs de la colonie de vacances quand j'avais 12 ans. C'est un des premiers bands que j'ai écoutés chanter en français, avec Malajube.

«Plus tard, c'était la première fois que je rencontrais un band qui ne se prenait pas au sérieux. Ce fut une étape majeure dans ma vie de personne qui fait de la musique. Ils sont tellement gentils, tellement disponibles et même si les sujets dont ils traitent parfois peuvent être durs, ils ont une façon de les amener qui rend la chose accessible.

«C'est ce que j'ai essayé de faire moi aussi d'une certaine façon, avec des mélodies et un univers musical enjoués, mais des textes qui traitent de sujets sérieux.»

Des textes positifs

Ceux qui l'ont déjà vue en spectacle savent que, malgré les chansons pas toujours hop-la-vie de Coeur de pirate, Béatrice Martin a le sens de l'humour.

«Ces temps-ci, je suis en feu: je fais plein de jokes plates», dit-elle en riant. Mais elle n'a rien de neuf à raconter en tant que Coeur de pirate pour une raison bien simple: elle est heureuse.

«J'ai commencé à écrire des choses pour ma fille. J'ai envie d'écrire des choses positives pour qu'elle ne me dise pas un jour en écoutant mes disques ou en lisant mes interviews: «T'étais pas contente, maman, quand t'étais avec moi? »

«Le jour où j'aurai besoin de raconter quelque chose, peut-être que j'écrirai une chanson en fonction de Coeur de pirate parce que Coeur de pirate, c'était comme mes visites chez le psychothérapeute. Il faut que je me détache de tout ça. Sur le plan de la musicalité, ça va toujours être du Coeur de pirate, mais dans les thèmes, ça va être différent.»

De nouvelles chansons pour Coeur de pirate, Béatrice Martin en a déjà quelques-unes, mais ce qui l'intéresse davantage pour l'instant, c'est d'écrire pour les autres.

«J'aimerais me convertir en une espèce de Jean-Jacques Goldman», dit-elle en souriant.

Elle est plutôt fière de la pièce Le vent et la rivière qu'elle a écrite pour Jean-Marc Couture et elle chante sur scène, à l'occasion, Nashville, une chanson que lui a commandée «une grande dame de la chanson française» qui est venue la voir en concert, mais dont elle ne peut révéler l'identité.

«Je suis vraiment contente d'être sortie de mon univers en écrivant une chanson un peu country, dit-elle. C'est drôle, je me suis rendu compte que c'était plus facile pour moi d'écrire pour d'autres. Ça vient plus naturellement. J'ai donc d'autres projets pour d'autres personnes, d'autres plateformes, qui s'en viennent et dont je ne peux pas parler non plus. Je vais sortir de la musique quand même, mais ça va être autre chose. Je vais être partout, mais pour d'autres choses.»

Le Festival de la poutine au parc Woodyatt de Drummondville, du 22 au 24 août. Info: festivaldelapoutine.com

***

Les têtes d'affiche vue par Coeur de pirate

Radio Radio «Ce sont mes buddies. Je les ai vus plusieurs fois, même en France. Ils réussissent à se démarquer par leur originalité. Ils sont tellement bons et même la production de leur album est folle.»

Robert Charlebois «Charlebois, c'est un emblème. J'ai déjà chanté avec lui dans un show France-Québec pour la télé et il m'a dit que je n'avais pas chanté la chanson comme il fallait. J'ai dit: «O.K., monsieur Charlebois» [rires].»

Lisa LeBlanc «Elle est cool parce que c'est rare que les gens restent pareils quand ils ont commencé à faire de la musique. La pression du deuxième album? Je l'ai vécue moi aussi, mais ça va bien se passer si elle ne change pas. Le contraire serait étonnant.»

Karim Ouellet «Je ne sais pas pourquoi, mais, parfois, Karim me fait penser à de la musique que j'écoutais jadis, comme celle de Cursive. C'est cool qu'il vienne de Québec. Souvent, les gens disent qu'il faut être de Montréal pour faire ce métier, mais il a prouvé le contraire.»

Les Cowboys Fringants «Un autre band, comme Malajube et Les Trois Accords, que j'écoute depuis toujours. Quand j'avais 15 ans, comme le monde de mon âge, je chantais La manifestation et des chansons comme ça. Tous ces bands-là ont donné espoir aux jeunes: la chanson en français, c'est possible.»