Des Dimanches à Garou dans les bars, à son groupe The Untouchables à Sherbrooke, c'est en chantant du blues que Garou s'est fait remarquer par Luc Plamondon au Liquor Store de Magog. Après 15 ans de variétés francophones, Garou revient avec Rhythm and Blues, un album où il s'est amusé à adapter des chansons d'Otis Redding, Nina Simone, Gilbert Bécaud, Joe Dassin, mais aussi des Black Keys et d'Alicia Keys.

«J'ai enfin fait l'album qu'on me demande depuis longtemps, au Québec. Mais je me demande à quel point je suis encore dans les têtes des gens ici», lance d'emblée Garou.

Après Gentleman cambrioleur et Version intégrale, deux albums au succès mitigé, Garou a quitté Sony. Il a travaillé avec l'équipe du spectacle Zarkana du Cirque du Soleil, à New York, pendant quelques mois avant de devenir coach vedette à l'émission The Voice, en France.

«C'était un pari risqué, mais ç'a été un grand pas en avant», confie le chanteur, qui a vendu 160 000 exemplaires de Rhythm and Blues sur le marché français.

«J'étais dans ma loge de The Voice quand Pascal Nègre, le patron d'Universal, est venu me dire: «Si tu signes avec nous, je veux que tu fasses ce que tu aimes. Je veux que tu fasses du R&B, comme tu as toujours dit que tu ferais»», raconte Garou.

«Avant de signer, je suis parti trois jours à Londres pour rencontrer les musiciens du groupe Plan B, avec qui j'ai travaillé sur l'album. Je suis arrivé dans un petit studio crado et sans flafla. Je suis revenu à Paris avec 10 tounes. On a sabré le champagne et signé le contrat!», ajoute le chanteur.

Avec Rhythm and Blues, Garou renoue avec le son de ses débuts, tout en ajoutant une touche de la nouvelle soul britannique des Duffy, Adele ou Amy Winehouse.

«Je ne peux pas dire que j'ai eu des années de contraintes, mais je suis complètement libre sur cet album. Je commence déjà à plancher sur un prochain disque de chansons originales en français et je veux garder le même son que j'ai trouvé grâce à ces reprises», conclut Garou.

L'album en quatre chansons

> Quand tu danses

Le ton est donné

«On se demandait vraiment comment aborder cette chanson de Gilbert Bécaud. Le rhythm and blues va du country blues au funky groove. La palette des possibilités est donc assez large. Moi, je voulais en faire quelque chose de sale! Cette chanson marque le moment où on a commencé à explorer et à danser!»

> I Put A Spell On You

Le test

«Je ne connaissais pas encore l'équipe, mais je devais les faire vibrer. Je savais que si je réussissais à les toucher, on allait faire un bon boulot ensemble. Alors, j'ai tout donné avec la folie de Screamin' Jay Hawkins, la sensualité de Nina Simone et les guts de Creedence Clearwater Revival. Je suis très fier du résultat.»

> Lonely Boy

Le labo

«Je cherchais des idées de chansons récentes, car mon public s'est beaucoup rajeuni avec The Voice. The Black Keys a été tout un défi sonore. Je voulais avoir de la guitare électrique très forte et la mixer avec des cordes du classique. Les musiciens ont essayé de mélanger tout ça. C'est du pur son à la James Bond!»

> You Had A Bad Day

Le message du R

«En entendant le texte de cette chanson de Daniel Powter, je me suis dit que je devais la reprendre: C'est juste une mauvaise journée, tout va bien aller! Le blues est né dans des champs de coton, dans la douleur, et le R&B est teinté de liberté. On a donné un look oldy à cette chanson. Quand on écoute la version de Powter, on a presque l'impression que c'est lui qui l'a reprise!»

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Montréal ou Paris?

Q : Garou, où se trouve ta salle de spectacle préférée?

R : Elle n'est ni à Montréal ni à Paris. C'est le Forest National de Bruxelles, en Belgique.

Q : Là où le public est le plus chaleureux?

R : Il est plus participatif à Paris, mais plus juste à Montréal.

Q : Le meilleur endroit pour te changer les idées?

R : Montréal. Pour les chums et la stimulation que me procurent mes rencontres avec plein de monde différent.

Q : La ville où tu te fais le plus reconnaître et aborder?

R : À Paris, les demandes d'autographes, c'est vraiment quelque chose! Ici, on regarde ta bulle, alors que là-bas, on se l'approprie.

Q : L'artiste pour qui tu as le plus d'admiration?

R : L'ensemble du cinéma québécois. Il rayonne vraiment en ce moment et j'en suis fier!

Q : La ville où on est le plus critique envers toi?

R : Montréal. On me reproche d'être trop à Paris!

Q : Là où tu te sens le plus apprécié?

R : À Montréal, je suis apprécié non pour ce que je fais, mais pour ce que je suis.

Q : Là où tu passes le plus de temps?

R : C'est égal. Je me partage un tiers du temps ici, un tiers à Paris et un tiers ailleurs! J'adore cet équilibre.