Corneille renoue avec la langue de Molière sur Les inséparables, un album inspiré par sa paternité, qui propose un regard rempli d'espoir sur le monde qu'il souhaite léguer à son fils.

«Je me suis demandé ce que je pouvais bien lui dire, au-delà des conseils un peu convenus qu'on peut donner à son enfant alors qu'on est encore soi-même en apprentissage. Avec Tout ce que tu pourras, au lieu de lui souhaiter tout ce qu'il désire, j'ai voulu lui mettre moins de pression en lui souhaitant tout ce qu'il a la capacité d'accomplir», explique Corneille.

Le chanteur propose donc 13 titres sous le signe de l'optimisme et de l'unité, celle de la famille, mais également des peuples. Sa compagne Sofia de Medeiros cosigne six textes.

Tourné dans les rues de Montréal l'été dernier, le vidéoclip du Jour après la fin du monde reprend l'esprit du décor urbain apocalyptique du film I Am Legend, d'où renaît un monde utopique.

«Cette chanson m'est venue à la suite de la crise financière. Ça m'a amené à me poser des questions sur ce qui doit être important dans ma vie et sur les valeurs que je veux transmettre à mon fils. J'ai imaginé un monde où les indices extérieurs de richesse seraient des choses qu'on se serait procurées parce qu'on est dans l'appréciation et non pour essayer de prouver aux autres quelque chose», précise Corneille.

Pour la première fois, le chanteur a choisi de chanter en duo, avec les rappeurs français La Fouine (Des pères, des hommes et des frères) et Soprano (Au bout de nos peines).

«J'ai grandi avec le hip-hop et le R'n'B américain où on invite souvent des rappeurs à collaborer. Comme je n'avais jamais fait de duo sur aucun de mes albums, j'ai voulu rendre un hommage à la culture musicale qui m'accompagne depuis mes premiers pas en musique.»

Sa confession sur le divan

«J'ai déjà commencé à écrire mon prochain album et il pourrait bien être bilingue, car c'est une réalité qui correspond à ce que je suis. J'ai encore beaucoup de choses à dire dans la continuité des Inséparables. Je suis inspiré et ça doit sortir, car sinon je vais rendre tout le monde fou autour de moi!» s'amuse le chanteur qui promet au public québécois de monter sur scène cet été.

Q/R

Si vous étiez une chanson?

Je serais Englishman in New York de Sting. J'ai toujours eu de la facilité à m'intégrer. Sinon, A Love Supreme de John Coltrane, parce que c'est un amoureux de l'amour.

Si vous étiez un plaisir coupable?

Je serais un vieux drame romantique américain comme Some Came Running avec Frank Sinatra et Shirley MacLaine.

Quels étaient vos premiers livre et disque?

Le mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux et ma première cassette, Thriller de Michael Jackson.

Quelle est votre citation favorite?

Une phrase de Nietzsche: «On commence à deviner ce que vaut quelqu'un quand son talent faiblit, quand il cesse de montrer ce qu'il peut. Le talent peut être un ornement, et l'ornement une cachette.» On est encore dans la célébration de la décadence de gens réellement talentueux, comme Amy Winehouse et Michael Jackson. La notoriété est une chose, mais que ce n'est pas tout.

Si vous ne pouviez plus pratiquer votre art, quel métier feriez-vous?

J'aurais été joueur de soccer. J'ai déjà pensé au journalisme, mais je pense que j'aurais aussi aimé être enseignant.

Votre plus mauvaise habitude?

Je n'aime pas la confrontation; quand je suis affecté par quelque chose, je ne le dis pas. Je réagis à retardement et j'explose. Je travaille là-dessus! Je devrais bientôt être capable de dire: «Je n'aime pas ça, il faut qu'on passe à autre chose.»

Quel est votre plus récent coup de coeur?

C'est cliché, mais ils ont tous rapport avec mon fils de 2 ans. En ce moment, il est à fond sur la dernière chanson de Chris Brown. Quand elle commence, il invente des chorégraphies!

Quel est votre dernier coup de gueule?

Ça fait longtemps que je n'en ai pas eu. Peut-être parce que j'ai fait la paix avec ce qui m'enrage d'habitude.