Wilco est en spectacle demain soir au Métropolis, 10 jours avant la sortie de The Whole Love, huitième album du groupe de Jeff Tweedy.

La sortie d'un album de Wilco est toujours l'occasion de célébrer pour ceux qui suivent le groupe depuis déjà huit albums. Ce ne sont pas de simples admirateurs, mais des convertis du folk rock vibrant de Jeff Tweedy.

Le printemps dernier, Tweedy avait lancé en entrevue qu'il songeait à sortir un album double: l'un, rock expérimental et l'autre, folk cinématographique. Finalement, The Whole Love n'est pas double. Sa musique s'aventure dans plusieurs directions, mais au final, elle fait des allers et retours avec les sept albums précédents du groupe de Chicago.

«C'est un album qui sonne comme Wilco, mais il y a une fraîcheur que nous avons ressentie en studio qui s'entend sur le disque, dit Tweedy. Je me sentais plus libre en écrivant les chansons. Nous étions moins en tournée l'an dernier et j'avais plus d'énergie pour écrire. Je pense aussi que notre jeu est plus solide et que tout le monde est au sommet de son art.»

La première pièce, Art of Almost, fait presque sept minutes avec des arrangements orchestraux et un long solo de guitare. Suivent des pièces folk-pop-rock accrocheuses comme I Might et Dawned On Me, et des douces ballades acoustiques et des mélodies aux effluves country. «Nous aimons la musique sous différents angles (...) Nous avons toujours voulu sortir un album cohérent, mais encore une fois, c'est un échec», lance Tweedy avec sa fausse modestie charmante.

The Whole Love est diversifié - même parfois surprenant -, mais cohérent en ce sens que rien ne dépasse: une réalisation coupée au couteau, des chansons solides (presque toutes), avec des arrangements qui servent bien les rythmes et mélodies.

The Whole Love est un produit du nouveau label maison de Wilco, dBpm Records. «C'est plus juste pour nous, dit Jeff Tweedy. L'album n'est pas encore sorti et on va voir comment on va se tirer d'affaire, mais sinon, ça ne change pas grand-chose, à part des trucs économiques plates!»

Wilco a toujours été une sorte de David face à Goliath, l'industrie du disque. En 2001, le major Warner avait demandé à Wilco un son plus commercial pour l'album Yankee Hotel Foxtrot. Le groupe a refusé et a plutôt acheté les droits pour 50 000$. Un disque folk rock tortueux fabuleux, paru chez Nonesuch, qui a propulsé Wilco au-devant de la scène américaine. «C'était une nécessité. Pour nous, faire des disques était une façon de faire la tournée. Nous n'avons jamais été un poster band

La vie de Jeff Tweedy a connu plusieurs épisodes: les abus de médicaments pour contrer de violentes migraines, la désintoxication, la vie de famille... «C'est la même inspiration qu'au début, mais j'ai plus envie d'écrire qu'à 20 ans. Quand tu as écrit autant de chansons, tu apprends des trucs... mais j'aime de plus en plus écrire en vieillissant.»

Aujourd'hui, c'est un homme heureux et comblé par son art. «La musique, c'est mon métier depuis longtemps. Mais c'est aussi ce que j'ai trouvé pour me faire sentir bien et me dire que l'espoir n'est pas perdu... Faire de la musique me rapproche de la création et c'est super d'avoir ça dans sa vie.»

Wilco est en spectacle dimanche soir au Métropolis.

Image: La Presse

Wilco, The Whole Love, en magasin le 27 septembre.