Alors qu'ils croyaient en avoir fini de cette année 2008 beaucoup trop chargée pour des gens de leur âge, les quatre jeunes membres du groupe pop-punk-rock Paramore décochent un dernier succès en signant la chanson officielle du film Twilight. Les ados sont comblés, et vivement les vacances.

Pas avant, toutefois, d'avoir fait un petit tour par la scène du Madison Square Garden, oui madame. Le Madison Square Garden des Rangers de New York, rien de moins. Hayley Williams, 19 ans, chanteuse du quatuor qui fait courir les jeunes, n'en revient pas elle-même.

 

«Ah ouais, c'est énorme!» lance-t-elle dans son cellulaire, attrapée au vol durant le test de son en vue de ce concert-bénéfice organisé par une station radiophonique locale et qui met en vedette une poignée de grosses stars du genre de Kanye West, Katy Perry, Ne-Yo et la fraîche sensation Lady GaGa.

«C'est notre chance - on se fait le Garden», poursuit-elle. L'année dernière à pareille date, Paramore s'offrait notre modeste Club Soda, quelques semaines seulement après la sortie de Riot!, le deuxième album du groupe fondé il y a quatre ans - faites le calcul, Mlle Williams n'avait alors que 15 ans, et déjà le monde (adolescent) était à ses pieds.

Paramore a depuis conquis la planète avec ses airs accrocheurs, juste assez rock pour leur donner un petit côté rebelle. Non seulement le groupe est-il objet de dévotion dans plusieurs cours d'écoles, mais la chanteuse elle-même a inspiré une tonne de jeunes internautes qui lui ont dédié blogues et sites de fans.

«Ce n'est pas simple de savoir sa vie scrutée à la loupe par certains fans, admet-elle. C'est même frustrant, parfois... Enfin, tout dépend du type d'information qui est colportée à mon sujet. Mais ça ne me fâche pas puisque je comprends bien la situation: on fait de la musique, on donne des entrevues, les gens suivent tout ça à la télé, sur le web, etc. C'est quand même étrange parce qu'au fond, nous sommes normaux, comme tout le monde. Vraiment.»

Twilight

Pour coiffer une année 2008 déjà plutôt active, le groupe a d'abord accepté de composer deux nouvelles chansons pour la bande sonore du film Twilight, une histoire d'ados vampires qui fait fureur auprès du public cible. I Caught Myself et, surtout, Decode, ont vite rallié les fans.

«Oui, j'avais lu un des romans de la série Twilight, alors j'étais au courant qu'il y avait déjà un espèce de culte autour de cette histoire, explique Hayley. On nous a offert de participer à la bande sonore, mais honnêtement, je ne m'imaginais pas que le film remporterait un tel succès! Le plus étonnant a été de voir la vitesse à laquelle les radios ont fait tourner Decode - en peu de temps, elle jouait partout.»

Mais ce dernier sursaut d'activité ne fera pas changer Paramore d'idée: la tournée est bel et bien terminée. Voici venu le temps des vacances et des premiers jets en vue de l'enregistrement du troisième album. Le disque (et DVD) The Final Riot! , fraîchement arrivé chez les disquaires, «signe la fin de cette tournée. On tourne la page: ça nous démange d'écrire nos nouvelles chansons, de raconter où nous en sommes rendus dans nos vies. On a déjà des idées en tête...»

En terminant, Hayley, quel serait le meilleur moment professionnel de l'année 2008 de Paramore?

«L'été dernier, nous avons donné un concert dans Central Park (à New York). Après la performance, nous nous sommes rendus aux bureaux de notre maison de disques, Atlantic, pour une série d'entrevues avec les télés et les magazines. Une grande salle avait été décorée pour nous. Nos familles, nos amis, et tous ceux qui ont travaillé avec nous ces dernières années nous réservaient une surprise: on nous a remis un disque platine», pour plus d'un million d'albums vendus.

«L'industrie étant ce qu'elle est aujourd'hui, je crois que c'est un exploit d'avoir vendu autant de disques, poursuit la jeune femme. À mes yeux, il n'y avait que les grands groupes, les grandes stars, qui pouvaient en vendre autant. Ça m'a renversé de savoir que Paramore avait réussi cet exploit, tu comprends? J'habite un tout petit appartement, or j'ai accroché le cadre sur le seul mur de mon salon assez grand pour ça!»