Rupture des couples, liberté des êtres, avenir des enfants, emprise de la société sur les individus. Des thématiques récurrentes sur Clone, le nouvel album original de Claude Dubois, qui a accepté de décortiquer, chanson par chanson, ses textes pour La Presse.

Tout ce que j'ai fait

«Il y a dans mon chemin des conneries imminentes: je ne recommencerai pas à me shooter! Par contre, la diversité, les voyages, la folie et le refus de chanter en anglais, au point de rater une carrière aux États-Unis: je ne regrette rien! Je suis un anarchiste, pas un téteux!»

Arrache frisson

«Est-ce que vous pouvez vous imaginer ce qu'ils m'ont fait vivre d'être avec une femme plus jeune que moi? Ça a été dur surtout pour elle, lors des réunions de famille, de son côté, pas du mien. C'est aussi un beau clin d'oeil aux êtres que j'ai le plus chéris dans ma vie.»

Amoureuse d'une amoureuse

«C'est le portrait de notre réalité sur le mariage du même sexe. Je raconte l'histoire d'un couple jeune qui a fait des enfants très vite et où la femme découvre un amour pour une autre femme. J'ai eu envie de chanter ça. C'est mon petit brassage de cage.»

Sept milliards d'étoiles

«On a une crainte de la surpopulation terrestre, et on a toujours l'impression qu'il faut éteindre tous les moteurs du monde pour sauver le monde. Mais si on donnait la possibilité à sept milliards d'hommes de planter un arbre chaque année, on aurait une seconde éternité.»

L'âme dans le coeur

«J'aime beaucoup Léo Ferré et Aragon, des poètes qui ont connu la Seconde Guerre. Dans cette chanson, j'ai voulu rejoindre ce regard presque naïf où Dieu devient un monde qui nous appartient à tous et qui, quelque part, est dans les terres. C'est un clin d'oeil amoureux au monde, au-delà de l'âge, du temps et de la condition humaine.»

La la la l'amour

«C'est comme un sarcasme, directement lié au réveil des étudiants. Même si chez les bourgeois de merde, on croit que 500 $, ce n'est rien, dans les familles moyennes, ça peut être toute la différence. Ils ont été rejoints par le petit peuple jouant du chaudron. Ça m'a trouvé au plus profond de mon âme et ils m'ont redonné le gout d'écrire des chansons.»

Le coeur avant les fesses

«Il y a cette incapacité de prendre un homme dans ses bras et de lui dire je t'aime. Les nouvelles générations sont en train de changer ça. Je suis pogné pour parler de moi ici, mais je trouvais important de ne pas dénoncer mon père et ma mère qui ont été responsables de ça. J'ai agi de la même façon dans ma vie, et leurs parents aussi.»

Textoyable

«Il ne s'agit pas de jeter les nouvelles technologies, mais de redevenir humain. Ça parle aussi de cet engouement pour les chansons en anglais quand on ne parle pas la langue. Ça n'enlève rien à la qualité de la musique américaine ou anglaise! Ça m'a fait du bien de le dire.»

Voir plus loin

«Dans ma famille du côté de ma mère, mon ancêtre a été déporté, à l'époque où on se débarrassait des têtes fortes qui n'embrassaient pas la couronne d'Angleterre. Ces esclaves blancs d'Amérique ont été envoyés dans le sud des États-Unis. Je n'arrêterai jamais d'exiger des excuses!»

Le grand tout

«Quand j'étais enfant, j'habitais sur Sanguinet, là où se trouvaient tous les lieux de divertissement. J'étais fou de ça, au désespoir de mes parents alors que je me faufilais dans les cinémas et les cabarets jusqu'à 6 h du matin!»